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Alpes du Sud : deux lycées baptisés du nom de résistants

Alpes du Sud : deux lycées baptisés du nom de résistants

ÉDUCATION / La mesure a été adoptée ce matin en plénière du Conseil Régional. Le lycée d'Altitude à Briançon portera le nom de Suzanne Roos Joulié et le lycée Carmejane à Digne les Bains celui de Maurice Plantier. Qui étaient ces figures, décédées à la veille de la Libération ?

 

- Alpes du Sud - 


Deux lycées des Alpes du Sud porteront le nom de résistants. La mesure a été adoptée ce vendredi matin en plénière du Conseil Régional.« A l’occasion de la Commémoration du 80e anniversaire du débarquement de Provence, ma volonté est de rendre hommage aux femmes et aux hommes injustement restés anonymes. Les lycées doivent être des lieux de transmission de cette mémoire, générations après générations. Aucun nom ne doit s’effacer de notre mémoire collective car le sacrifice de leur vie se doit d’être honoré pour toujours » a déclaré Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le lycée d’Altitude à Briançon sera baptisé du nom de Suzanne Roos Joulié. Ce sera celui de Maurice Plantier pour le lycée Carmejane à Digne les Bains. Deux figures d’une résistance locale, mortes peu de temps avant la Libération.

 

Suzanne Roos Joulié, la Briançonnaise agent de liaison pour des opérations de sabotage

Suzanne Roos Joulié était une Briançonnaise, d’ailleurs son père était commandant du 15-9. Après des études de médecine à Lyon, et son mariage avec un chimiste hollandais et juif, la Seconde Guerre Mondiale la rattrape, et elle s’engage dès 1943 avec le Réseau Jockey dans les Hautes-Alpes. Homologuée chargée de mission, elle sert notamment à chiffrer les messages et comme agent de liaison lors d’opérations de sabotage et de parachutage. Arrêtée à Briançon le 1er juillet 1944, elle est libérée huit jours plus tard mais doit se tenir à la disposition des autorités allemandes. La jeune femme de 24 ans ne cherche pas à s’enfuir afin de ne pas mettre en péril ses compagnons de Résistance. Elle est à nouveau arrêtée le 14 juillet, et lors de son transfert à la Caserne Desmichels à Gap, elle est mortellement blessée par un tir de mitraillette. Dans un premier temps inhumée dans les Hautes-Alpes, son corps a depuis rejoint le caveau de sa famille à Nantes, en Loire-Atlantique. 

 

Maurice Plantier, celui qui s'évada avec 150 autres camarades

Dans les Alpes de Haute-Provence, c’est le lycée Carmejane à Digne les Bains qui portera le nom de Maurice Plantier. Un parcours de résistant marqué par une arrestation de la Gestapo en avril 1943, alors qu’il s’apprête à rejoindre Londres. Il est alors interné successivement à Marseille, Fresnes et Compiègne. Et alors qu’il est déporté en Allemagne, il parvient à sauter du train qui l’emmène et à favoriser, dans le même temps, l’évasion de 150 autres camarades. Maurice Plantier trouve alors refuge à Barcelonnette où il reste actif.  En juin 1944, alors à la tête d’un groupe important, il parvient à dégager les forces d’un maquis de l’Ubaye afin qu’elles se replient vers la frontière italienne. Blessé à la veille de la libération, Maurice Plantier est capturé par les Allemands et exécuté le 19 août 1944, à Aix-en-Provence, quelques heures seulement avant l'arrivée des soldats américains. Il a été inhumé au cimetière de Puyricard dans les Bouches-du-Rhône.

Une cérémonie aura lieu en septembre prochain avec les familles des résistants.
 

C. Cava Michard