Hautes-Alpes : ligne Grenoble-Gap, une réouverture « plus difficile » que prévue

Hautes-Alpes : ligne Grenoble-Gap, une réouverture « plus difficile » que prévue

TRANSPORT / 40 millions d’euros de travaux ont été financés pendant deux ans sur la ligne, les trains étaient de retour ce week-end avec un temps de trajet amélioré… de 2 minutes. La faute à la SNCF selon les députés haut-alpins

 

- Hautes-Alpes - 

 

De la joie, il y en avait ce dimanche sur le quai de la gare de Gap. La joie de revoir les trains entre Gap et Grenoble circuler après deux ans de travaux. 40 millions d’euros auront été mis sur la table par les financeurs, État, Départements, Régions et collectivités locales. Un chantier nécessaire et pour autant, pas suffisant pour améliorer les temps de trajet. « Une réouverture au rabais » dénonçait la CGT Cheminots, car pour relier la capitale iséroise à la haut-alpine, les voyageurs ne gagneront que… 2 minutes sur leur trajet. « Une réouverture dans des conditions plus difficiles que prévues », pour Joël Giraud, député des Hautes-Alpes qui pointe du doigt un seul responsable : la SNCF, « je me suis longtemps demandé si elle n’était pas l’ennemie du ferroviaire. Les trains se trainent, la vitesse est inférieure à 55 km/h ».

 

La SNCF mène les travaux mais attend un an pour revoir les horaires

Il faudra en effet attendre un an pour espérer voir les temps de trajet améliorés. Pourquoi ce retard ? « La SNCF n’a pas levé les restrictions de circulation, malgré les travaux. Et elle veut attendre encore un an pour revoir les horaires », dénonce le parlementaire. Un cercle vicieux car un temps de trajet de 3h pour relier Gap-Grenoble peut décourager plus d’un usager d’adopter le train, « alors que c’est normalement 2h20 en vitesse nominale ». Et qui dit moins d’usagers, dit aussi moins de nécessité d’améliorer les transports. Pourtant, d’autres travaux de pérennisation doivent être menés d’ici 2024 sur cette même ligne. Et la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a encore apporté aucune garantie de subventions, « on est dans l’incertitude la plus totale. Nous demandons que l’État, la SNCF et les collectivités se rencontrent très vite pour ces travaux qui sont vitaux », explique Jean-Noël, du collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes.

 

« Il faudra remonter au créneau », P. Boyer

 

La députée des Hautes-Alpes, Pascale Boyer, se dit donc prête à remonter « au créneau » car pour convaincre les collectivités de mobiliser de nouveaux financements, il faut « d’abord apporter un service à la hauteur sur la première tranche de travaux. Un service qui soit acceptable pour la population avec un temps de trajet raisonnable ».

 

C. Cava Michard / L. Giambi