Hautes-Alpes : les professionnels de la montagne, premiers spectateurs du changement climatique ?

Hautes-Alpes : les professionnels de la montagne, premiers spectateurs du changement climatique ?
© T. Durand

ENVIRONNEMENT / Une trentaine de guides, principalement de l’Oisans, animent un programme « Guides Sentinelles » pour mieux répertorier les changements qu’ils observent

 

- Hautes-Alpes -

 

De la Seconde à la Terminale, les lycéens de Pierre Gilles de Gennes à Digne les Bains ont été sensibilisés au dérèglement climatique la semaine dernière. Le but également : mieux appréhender comment ces jeunes envisagent l’avenir. Car s’il y a bien un terme que l’on voit fleurir de plus en plus ces derniers mois, c’est celui d’éco-anxiété. Un mot qui résulte de la contraction des termes d’anxiété et d’écologie. Il désigne ces personnes inquiètes face au réchauffement climatique, principalement les jeunes. Dans les Hautes-Alpes, alors que les professionnels de la montagne sont souvent les premiers spectateurs de ce changement, ils animent un programme Guides Sentinelles.

 

« La profession n’est pas devenue plus dangereuse mais elle est plus aléatoire »

 

Les mots de Benjamin Ribeyre. Ce guide de haute-montagne est aussi président de la compagnie des Guides Oisans Écrins. Avec une trentaines d’autres guides français, dont la plupart arpentent les montagnes de l’Oisans, il collecte des données sur les changements observés sur le terrain. Ce « Programme Guides Sentinelles » appartient à celui de « Refuges Sentinelles ».

 

« L’idée, c’est de se servir de la haute-montagne comme d’un terrain d’expérimentations et d’observations », B. Ribeyre

 

« On va avoir des voies qui sont moins accessibles. La Meije Orientale par exemple, c’est un sommet plutôt pour les débutants, qu’on pouvait faire quasiment toute l’année. L’an passé, il a été accessible juin jusqu’à mi-juillet » explique le professionnel.

 

Du constat à l’action

« Toucher du doigt » : pour Benjamin Ribeyre, c’est en montrant de façon concrète le changement climatique à ses clients qu’il peut les sensibiliser, grâce aussi à des pistes, pour agir, à leur échelle. Des questionnements que les jeunes générations auraient plus selon Morgane Boulet. Elle est psychologue sur Briançon, « eux sont en train de grandir dans cette nouvelle génération où ces questions sont en train de se développer ». Pour la professionnelle, il est important d’aborder ces questions en famille. Un enfant ou un adolescent qu’il faut placer en situation d’acteur pour mieux le responsabiliser.

Le reportage de Thibaut Durand et Aurore Vallauri :

 

T. Durand / A. Vallauri