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Hautes-Alpes : don d’organes, parler de sa volonté pour sauver des vies

SANTÉ / Nous sommes tous donneurs d’organes selon la loi sauf si nous exprimons notre refus de notre vivant. Pourtant, le taux d’opposition est de plus de 33 %

 

- Hautes-Alpes -

 

24.000 patients étaient en attente d’une greffe en 2021 en France. Mais seulement 5.273 ont été réalisées. Dans les Hautes-Alpes, l’hôpital de Gap est le seul et unique hôpital préleveur du territoire : il y a environ une dizaine de donneurs chaque année. Par contre, il n’y a pas la possibilité de greffer des personnes sur le Centre gapençais. La Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe doit permettre de sensibiliser la population. Ce mercredi, l’équipe de coordination de prélèvement d’organes et de tissus du CHICAS était à l’entrée de l’hôpital pour justement informer.

 

Nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus

C’est ce que dit la loi, sauf si de notre vivant nous avons exprimé notre refus de donner.  En France, le taux d’opposition au don d’organes était de plus de 33 % en 2021. Pourtant, la plupart du temps, ce sont les familles qui s’opposent. Soit parce que les proches sont mal informés sur le don d’organes, soit parce qu'ils ne connaissent tout simplement pas la position du défunt.

C’est pourquoi équipes médicales et associations, comme l'ADOT 05, se mobilisent pour sensibiliser, « on peut donner ses organes une fois qu’on est mort. C’est un acte de générosité pour que des malades puissent être greffés. Notre mort peut servir à des vivants », explique Sophie Bonniot, infirmière coordinatrice pour le prélèvement d’organes et de tissu à l’hôpital de Gap, Un ou plusieurs organes peuvent être prélevés, « on peut être donneur lorsqu’on est en état de mort encéphalique. Notre cerveau est détruit, il va entrainer l’arrêt du cœur mais avant cela, on peut maintenir la personne artificiellement. Ces conditions permettent l’opération et le prélèvement et le don des organes ».

 

« La mort cérébrale est très rare, c’est 1 % des morts. C’est pour cela que les organes sont rares », S. Bonniot

 

On a plus de risques d’être un jour en attente d’un organe que d’être dans la position de donner ses organes, rappellent les équipes médicales. L’attente, Jean-Jacques Marcellin l’a connue. Il est greffé des poumons depuis 5 ans. Une greffe qui lui a sauvé la vie, « lorsque j’ai été diagnostiqué avec mes problèmes pulmonaires, j’avais deux ans d’espérance de vie ».

 

« S’il n’y avait pas eu le don d’organes, je ne serai pas là pour vous parler », J.J Marcellin

 

« Grace à cette personne et grâce à ses proches qui ont accepté le don d’organes, ma vie a pu être prolongée de quelques années, et probablement la vie d’autres personnes. On peut dire que la mort peut donner la vie » ajoute-t-il. Outre les organes comme les poumons, les reins ou encore le cœur, les médecins peuvent greffer la cornée, la peau ou les veines et les os. Dans ce cas, toute personne décédée peut donner des tissus. Dans les Hautes-Alpes, ce sont environ 160 cornées qui sont prélevées chaque année.

 

Le reportage d’Aurore Vallauri :

 

A. Vallauri