- Hautes-Alpes -
Un médiateur à quatre pattes pour épauler le juge des enfants. Un dispositif de médiation canine est mis en place depuis le 8 avril dernier pour notamment apaiser les plus jeunes lors des audiences. Une expérimentation qui est testée à raison d’une demi-journée d’audience par mois. L’animal qui intervient a été choisi avec soin, Tshinah a en effet l’habitude d’être en situation avec des personnes vulnérables.
Lors de la médiation animale, le chien est toujours en liberté
Petit bandana rouge autour du cou, Tshinah, griffon croisé épagneul français, joue son rôle à la perfection. La chienne âgée de 7 ans vient se placer à proximité des enfants dans la salle d’attente en patientant que le juge reçoive la famille. Elle est supervisée par Karine Balestro, diplômée universitaire de relations d’aide par la médiation animale. Un diplôme délivré par la faculté de médecine de Clermont-Ferrand. La professionnelle a une longue expérience, autorisée par la préfecture depuis une dizaine d’années à faire de la médiation canine, « je laisse faire Tshinah. Elle a beaucoup d’initiatives, elle est très compétente. Je l’ai sélectionnée pour cela. Elle s’adapte. Elle est prévoyante. Elle me montre les ponts à faire entre les personnes ».
« En salle d’attente, Tshinah adoucit les relations et elle favorise le passage de la salle d’attente à l’audience », K. Balestro
Benjamin Banizette, le juge, rappelle qu’il y a convocation lorsque les enfants sont considérés « en danger » au sens de l’article 375 du code civil, c’est-à-dire lorsqu’il existe « des inquiétudes concernant leur santé, leur sécurité, leur moralité ou leur développement affectif, intellectuel et social ». Et après quelques semaines d’expérimentation, ce dispositif de médiation canine est déjà très concluant, « l’analyse que peut me faire Madame Basletro des comportements du chien correspond quasi systématiquement aux analyses que font les éducateurs qui suivent les familles parfois depuis plusieurs années ».
« Quand un enfant est mal à l’aise sur un sujet, le chien a tendance à venir s’assoir sous la chaise ou près de l’enfant », B. Banizette
La présence du chien apaise l’enfant et facilite la communication note également Guillaume Toussaint, éducateur en Dispositif de Milieu Ouvert, présent ce matin à l’audience, « c’est intéressant de voir comment le chien, en fonction des situations et des échanges, peut aller vers les enfants ou les adultes ».
Une expérimentation avec les enfants qui serait une première dans les tribunaux français
La médiation animale n’est pas systématique lors d’une audience avec le juge des enfants. Elle est proposée au cas par cas.
Le reportage d'Aurore Vallauri :