Hautes-Alpes : la caserne Rochambeau de Mont-Dauphin tournée vers l’avenir

CULTURE / 3,6 millions d’euros sont investis pour la rénover. Un espace qui pourrait prochainement servir de tiers lieu

 

- Hautes-Alpes -

 

La caserne Rochambeau de Mont-Dauphin se fait une beauté. Elle est actuellement rénovée. Financés par le Plan de Relance, à hauteur de 3,6 millions d’euros, ces travaux du Centre des Monuments Nationaux se tiennent en deux phases. La première qui consiste en la restauration de la charpente et de la couverture, a débuté en mars et se concluera au mois de novembre. La seconde débutera au printemps 2023, pour là aussi se clôturer durant l’automne.

 

 

Le ballet de l’hélicoptère sur ce chantier historique

Qui dit chantier d’envergure, dit aussi importants moyens. L’hélicoptère s’active ce matin-là. À plusieurs mètres de haut, perchés sur des échafaudages, des ouvriers spécialisés ne perdent pas une minute pour accrocher les big bag, ces gros sacs de gravats de plus de 850 kg, à la machine en vol stationnaire. Car tout est millimétré pour cette opération, explique Malo Le Barazer, chef de chantier. « On a opté pour l’héliportage car les accès sont difficiles avec des porches étroits. Nos camions ne pouvaient pas passer. On héliporte depuis le bas de Mont-Dauphin jusqu’au chantier, c’est donc un gain énorme. »

Pour l’heure, le chantier avance bien malgré la découverte de 80 ardoises amiantées datant des derniers travaux effectués dans les années 1980. Une dizaine d’ouvriers spécialisés travaille sur cette restauration de la charpente et de la couverture de la caserne. Ces charpentiers et couvreurs sont souvent issus du Compagnonnage, gage d’un travail de qualité souligne Jessica Garin, PDG de la société Eurotoiture.

 

« On est sur une charpente atypique qui nécessite un soin très particulier, sur l’étude comme sur la restauration », J. Garin

 

 

Une deuxième vie pour la caserne Rochambeau

Construite au 18ème siècle, la Caserne Rochambeau était dotée à l’origine d’un toit terrasse pour servir de terrasse d’artillerie. Au 19ème siècle, le choix avait été fait de la recouvrir avec une charpente à la Philibert Delorme précise Manon Assénat, chargée de communication pour le centre des Monuments Nationaux. Aujourd’hui, la vieille dame de pierre a le regard tourné vers l’avenir. Un champiculteur s’est installé, il y a quatre ans sur le site, suivi par une cave d’affinage en 2020. Le lieu sert aussi d’espace d’exposition pour l’œuvre monumentale d’Ousmane Sow, Little Bighorn. Avec cette restauration, Mont Dauphin fait désormais partie des monuments pilotes pour la mise en place de tiers lieux.

 

« Il s’agirait de développer de nouveaux usages avec des activités mixtes et un aspect collaboratif », M. Assénat

 

Sur les 56 chambrées de la caserne Rochambeau, plus de 36 pourraient être utilisées. Un lieu chargé d’histoire qui a encore de beaux jours devant lui…

 

Le reportage d’Aurore Vallauri :

A. Vallauri