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Hautes-Alpes : Briançon, des exilés évacués de la gare et de l'église Sainte-Catherine

SOCIÉTÉ / La préfecture a pris la décision d'envoyer la gendarmerie mobile pour soutenir la PAF. Des exilés ont été accueillis au sein de l'église Sainte-Catherine

 

- Hautes-Alpes - 

 

Occupation de la gare de Briançon : les forces de l’ordre seront déployées ce mardi matin. Une gare occupée depuis dimanche soir par près de 200 migrants, depuis la fermeture des « Terrasses Solidaires ». Ce lieu, géré par des associations pour offrir du répit aux exilés, a fait face ce week-end a un véritable raz-de-marée d’arrivées. Pas moins de 200 migrants ont demandé accueil alors que la capacité est de 81 places. Les conditions de sécurité n’étant plus réunies, les administrateurs ont pris la décision unilatérale de fermer la structure, et d’exiger de l’État des solutions d’hébergement d’urgence « dans les plus brefs délais ».

 

« L'offre des Terrasses Solidaires bien identifiée des réseaux de passeurs, a provoqué une augmentation des flux dépassant largement les capacités de l’association », M. Clavel

 

« Inacceptable » pour la préfète des Hautes-Alpes. Martine Clavel estime qu’il s’agit d’une « politique du fait accompli destinée à faire pression ». L’augmentation des flux de migrants depuis plusieurs semaines serait due, selon elle, notamment par le fait que les « Terrasses Solidaires » sont clairement identifiées par les réseaux de passeurs comme un lieu d’accueil. Au niveau régional, l'opposition du Rassemblement National par le biais du vice-président du groupe Franck Allisio et du conseiller régional Louis Albrand est claire : « la solution, c’est bien de les expulser systématiquement ».

 

La gendarmerie déployée aux côtés de la Police aux Frontières

Alors que le maire de Briançon Arnaud Murgia demandait ce lundi sur Alpes 1 une réponse « ferme » de l’État, elle lui est apportée. Deux escadrons de gendarmerie mobile seront présents dès ce mardi matin, pour renforcer la surveillance et les contrôles aux côtés de la Police aux Frontières. Hier, une trentaine d’exilés sans droit au séjour ont été interpellés à Montgenèvre et reconduits à la frontière, la préfète veut éviter que de « nouveaux migrants ne viennent grossir les rangs de ceux qui occupent la gare ». Le directeur central de la Police aux frontières est attendu ce mercredi dans les Hautes-Alpes. Il doit se rendre dans la matinée à Gap pour rencontrer la préfète avant de partir dans le Briançonnais pour échanger avec les policiers de Montgenèvre à la frontière italienne.

 

Le diocèse de Gap accepte d'accueillir des exilés dans son église Sainte Catherine

Les migrants qui avaient occupé la gare ont été accueillis dans l’Église Sainte Catherine par le prêtre de Briançon, en accord avec l’évêque du diocèse de Gap et d’Embrun. « Je prends la responsabilité de proposer un accueil certes ponctuel, mais que je souhaite être ‘comme un appel’ à considérer d’autres chemins pour répondre au drame humain de la migration », écrit Jean-Michel Bardet, curé du Briançonnais. S’il admet que l’église n’est pas le lieu approprié pour un accueil durable, le religieux veut rappeler « l’impérieuse nécessité de considérer la dignité humaine en tout moment, et inviter toutes les personnes de bonne volonté à travailler à la recherche de ces chemins d’humanité ». Un message de solidarité partagé par l’évêque du diocèse de Gap et d’Embrun, Monseigneur Xavier Malle.

Ce mardi soir, la préfecture des Hautes-Alpes indique qu’elle a contacté la SNCF alors que certains migrants souhaitaient quitter le Briançonnais. Plusieurs bus ont été mis à disposition, « seule une soixantaine de personnes a pris la route vers 13h00 » ce mardi. « Nous regrettons que certains n’aient pas osé emprunter ces transports. D’aucuns accréditant leurs peurs ont jugé bon de les inciter à rester » souligne la préfète Martine Clavel.

 

 

C. Cava Michard/C.Lourenço