- Hautes-Alpes -
Les Terrasses Solidaires à Briançon n’accueillent plus depuis ce dimanche d’exilés. « Pour des raisons principalement de sécurité Refuges Solidaires a donc décidé d'interrompre totalement l'accueil aux Terrasses Solidaires à partir d'aujourd'hui », écrivent les administrateurs, façon pour eux de mettre l’État face à ses responsabilités.
De l’inauguration à l’interruption d’accueil
Décision prise alors que la veille, samedi, les nouveaux locaux de l’association étaient inaugurés. Depuis le mois d’août, « Refuges Solidaires » a déménagé dans cette ancienne clinique, après que la municipalité ait décidé de ne pas renouveler la convention d’occupation des locaux situés rue Pasteur. 200 petits portefeuilles ainsi que des mécènes ont permis aux associations d’acquérir ces lieux. Ils sont devenus un endroit de répit, le temps de quelques jours, pour les migrants qui passent la frontière. « Ils arrivent, ils sont crevés dont qu’ils puissent se soigner, se nourrir, se reposer. Et surtout qu’ils soient en sécurité », insiste au micro Alpes 1 Sylvain Eymard, le gestionnaire des Terrasses Solidaires.
La solidarité, le maitre mot qui peine à être respecté. Car ces derniers mois, les humanitaires observent une nette augmentation des arrivées dans la région. Mais aussi un changement de profil des migrants : jusque-là, ils voyaient une majorité d’Africains subsahariens mais depuis quelques mois, force est de constater que la situation en Afghanistan pousse ses habitants à quitter le pays. La plupart ne veulent pas rester en France mais poursuivre leur route en Angleterre ou en Allemagne. 90 % des personnes passées dans les Terrasses Solidaires ne restent que trois jours.
« Plus de 200 personnes présentes aujourd'hui, pour une capacité de maximum 80 personnes, obligent l’association à prendre ses responsabilités »
Mais ce dimanche, c’était un raz de marée de personnes à la porte. Plus de 200 exilés alors que la capacité initiale était de 50 places. « Cette jauge est complexe. La commission de sécurité a accepté de la relever à 81. On ne cache pas les chiffres, on les donne quotidiennement à la sous-préfecture, elle est parfois dépassée au double. On ne peut gérer car on ne l’a pas choisi. C’est un raz de marée », explique Max Duez, membre du Conseil d’Administration de « Refuge Solidaire ».