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Hautes-Alpes : 2020, annus horribilis... 2021, le tournant ?

ÉCONOMIE / La crise sanitaire du coronavirus n'aura pas épargné les Hautes-Alpes, dans son tissu touristique mais aussi économique. Et l'Agence de Développement des Hautes-Alpes craint des répercussions sur les mois à venir. Elle tenait son assemblée générale la semaine dernière

 

- Hautes-Alpes - 

 

2020, annus horribilis pour les Hautes-Alpes. Alors que l’Agence de Développement des Hautes-Alpes tenait la semaine dernière son assemblée générale, le bilan n’est guère reluisant. Aujourd’hui, les regards veulent se tourner vers l’avenir mais on craint encore une onde de choc économique de la pandémie.

 

Un « coup d’arrêt » après cinq ans de croissance dans les Hautes-Alpes

a crise sanitaire du coronavirus a fait tousser tout le tissu économique local. Pour preuve, avec un peu plus de 4 milliards d’euros de chiffres d’affaires en octobre dernier, c’est une baisse constatée de 4 % sur un an. Et tous les secteurs sont atteints en particulier l’hébergement et la restauration avec une diminution de près de 13 % de l’activité, et 8 % pour le commerce. Forcément, ce bilan n’a pas poussé à l’investissement qui recule de 7 %. Et encore moins à l’embauche, en baisse.

Pour faire face à la pandémie et ses conséquences économiques, l’État a mis en place différents dispositifs dont les Hautes-Alpes se sont saisies. 190 millions d’euros de Prêts garantis par l’État ont été versés aux entreprises, 39 millions de fonds de solidarité, près de 33 millions d’euros d’exonérations fiscales et sociales ont été accordés. 70 % de l’emploi privé a pu bénéficier du chômage partiel. L’amortisseur était donc là pour contenir les défaillances. Cependant, le manque à gagner est là, en particulier pour le tourisme. Et la fermeture des remontées mécaniques cet hiver n’aura pas embelli le tableau. C’est un manque à gagner de 120 millions d’euros dans les Hautes-Alpes pour les seules vacances de Noël. « Le pire est probablement à venir face aux incertitudes », craint Patrick Ricou. Et ce serait toute l’économie haut-alpine qui pourrait être en danger.

 

L'agriculture négocie le virage

 

L’agriculture a en effet bien négocié le virage de la crise, mais pour cela il aura fallu jouer d’ingéniosité. Le département compte 1.860 exploitations, doit 35 % de la superficie du département. Pour Jérôme Tramuset, de la fromagerie de la Durance à Guillestre, il faut aujourd’hui jouer la carte de la montée de gamme, "si on veut faire perdurer nos entreprises, il faut qu'on augmente la qualité et la notoriété de nos produits". 30 % des exploitations haut-alpines sont aujourd’hui en bio. Celle d’Alexandre Lagier à Saint-André d’Embrun a passé le cap il y a bien longtemps, en 1998. Il a un cheptel d’une cinquantaine de vaches laitières. Egalement président de l’association du Bleu du Queyras, il travaille à obtenir une AOP, une Appellation d’Origine Contrôlée, "c'est long, il faut entre 8 et 10 ans. Nous sommes sur la bonne voie et cela fait partie des choses importantes pour notre territoire car on n'a peu de produits en AOP". Une obtention qui va dans la droite ligne de la priorité fixée par l’Agence : valoriser le terroir en se repositionnant sur des produits à valeurs ajoutées et biologiques. 

Pour conclure, les Hautes-Alpes ne veulent pas laisser la sinistrose s’installer et mise donc sur le Plan France Relance du gouvernement. 169 projets structurants ont été retenus : 27 portés par des collectivités sont en cours de finalisation, ils sont 12 portés par des entreprises à toucher à leur fin.

 

C. Cava Michard