Hautes-Alpes : l’histoire d’un jeune homme consumé par la drogue

JUSTICE / Quentin Bonnafoux s’est présenté ce jeudi pour le premier jour de son procès devant la cour d’Assises des Hautes-Alpes. Poursuivi pour meurtre, il avait assené entre le 7 et le 8 avril 2018, 43 coups de serpette à son ami et dealeur Yvan Belinga

 

- Hautes-Alpes -

 

C'est l’histoire d’un jeune homme consumé par la drogue. Quentin Bonnafoux s’est présenté ce jeudi pour le premier jour de son procès devant la cour d’Assises des Hautes-Alpes. Poursuivi pour meurtre, ce Briançonnais de 23 ans avait assené entre le 7 et le 8 avril 2018, 43 coups de serpettes à son ami et dealeur Yvan Belinga. Un acte violent de la part d’un jeune homme totalement soumis à ses addictions. 

 

Une addiction à la "défonce"

« Mon but était de me défoncer. J’ai tout essayé. Je ne m’intéressais pas aux filles. J’aimais l’état dans lequel ça me mettait. J’ai une vraie addiction à la défonce », explique Quentin Bonnafoux aussi bien dans le box des accusés que lors de ses expertises psychologiques et psychiatriques. Deux expertises qui se rejoignent sur de nombreux points : une fuite de la réalité par la drogue, une certaine marginalisation avec peu d’amis, aucune petite-amie mais plutôt des copains de débauche et surtout une relation avec la victime basée sur la volonté de lui plaire pour pouvoir consommer des stupéfiants gratuitement. Les deux professionnels voient en lui un état limite. Cela regroupe un certain nombre de troubles de la personnalité qui se manifestent par des relations de dépendance intense, une grande vulnérabilité dépressive et une vie affective plutôt pauvre.

 

Une vie carcérale compliquée

Un constat dur mais accepté par l’accusé qui a conscience de ce qu’il a fait et de ce qu’il a été avec un sevrage forcé en prison. Une vie carcérale qui l’impacte énormément et notamment celle à la maison d’arrêt de Varces en Isère. « Je sais que je vais prendre une peine importante mais je veux partir de cette prison pour penser à mon avenir, à ma réinsertion », indique-t-il lorsque la présidente lui donne la parole après le témoignage de sa mère. Le seul moment où il a craqué lors de son premier jour de procès. Un moment compliqué pour lui de voir sa mère à la barre d’une cour d’Assises pour répondre des actes de son fils. Un fils qu’elle dit ne pas connaitre car elle n’imaginait pas une telle toxicomanie. « J’ai dû rater beaucoup de choses car sinon, on ne serait pas là aujourd’hui », conclut cette agente hospitalière de 51 ans.

Ce procès se conclura ce vendredi mettant ainsi fin aux trois dossiers au programme de cette session des Assises à Gap débutée il y a deux semaines.

 

C.Lourenço