Hautes-Alpes : procès de J. F Hahn, des manquements de la profession ?

JUSTICE / Troisième jour du procès de Jean-François Hahn devant la cour d’assises des Hautes-Alpes

 

- Hautes-Alpes -

 

Troisième jour du procès de Jean-François Hahn ce mercredi devant la cour d’assises des Hautes-Alpes. L’ancien élu d’Agnières en Dévoluy et kinésithérapeute est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes entre 2008 et 2015 dans ses cabinets de Gap et de La Saulce. 

 

Les témoins à la barre

Hier des premiers témoignages ont été entendus. Ce mercredi matin, c’est un kinésithérapeute qui s’est présenté. Cet homme de 45 ans qui exerce sur Gap, avait soigné une des victimes présumées de Jean-François Hahn, mineure à l’époque des faits. Le kiné avait recueilli sa parole après plusieurs séances. Elle lui aurait dit avoir subi des attouchements sur les seins, les tétons et le pubis alors qu’elle n’avait que 13 ans. Le professionnel de santé avait discuté de cette situation avec des confrères. Une ostéopathe lui aurait dit « c’était un violeur » en nommant l'accusé, indique-t-il aux jurés. Il avait alors contacté le conseil de l’ordre de sa profession mais on lui aurait répondu que, sans écrit de la jeune patiente, rien ne pouvait être fait. Toujours selon ses dires, il aurait demandé à la victime présumée, âgée de 18 ans à l'époque « de parler ». Mais « elle avait honte et sa famille ne l’avait pas crue » explique-t-il à la barre.

 

Des manquements?

La présidente relève que « plusieurs professionnels discutaient entre eux. Les faits auraient peut-être pu être arrêtés ».  L’homme de 45 ans, père de famille, regrette que le dossier ne soit pas allé plus loin à l’époque mais espère « avoir mis en évidence des choses dégueulasses ». Il ajoute que dans la pratique « rien ne justifie de prendre le téton d’une jeune fille de 13 ans ». Pour l’avocat général, il y a eu « des manquements », « lorsqu’il s’agit d’un mineur, l’accord de l’intéressé n’est pas nécessaire ». Le conseil de l’ordre « devait dévoiler le risque et alerter l’autorité judiciaire ».

 

A. Vallauri