Hautes-Alpes : trois témoignages, trois histoires différentes du cabinet de Jean-François Hahn

JUSTICE / L’ancien maire d’Agnières en Dévoluy est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes entre 2008 et 2015 dans ses cabinets de Gap et de La Saulce

 

- Hautes-Alpes -

 

Le procès de Jean-François Hahn se poursuit ce mardi devant la cour d’assises des Hautes-Alpes, après une première journée d’audience marquée par les excuses de l’accusé. Pour rappel, l’ancien maire d’Agnières en Dévoluy est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes entre 2008 et 2015 dans ses cabinets de Gap et de La Saulce. 

 

Un témoin qui raconte son agression sexuelle

C’est statique, le dos bien droit, les mains posés sur ses jambes et le regard fixe au loin que Jean-François Hahn écoute, impassiblement, les témoins qui se succédent à la barre de la cour d’assises des Hautes-Alpes. Des témoignages qui dénotent parfois l’un de l’autre mais celui de Marie-Laure a provoqué une importante émotion. Ce n’est pas juste un témoin mais une nouvelle victime qui narre son agression sexuelle entre 2009 et 2011 alors qu’elle avait à peine 20 ans. Elle explique s’être fait toucher la poitrine et regarder intensément lorsqu’elle s’est rhabillée après qu’il lui ait dégrafé le soutien-gorge pour, supposément, faciliter ses manipulations pour des douleurs aux cervicales. « Être là, c’est difficile mais c’est nécessaire et important. Il est hors de question qu’il s’en tire comme ça ! », conclut la désormais jeune trentenaire. Interrogé à la suite, l’ancien kinésithérapeute avoue qu’il ne souvient pas d’elle et de ce qu’elle décrit mais ne remet en aucun cas en cause ses dires. Des propos qui ont extrêmement choqué l’avocat général qui n’a pas hésité à le mettre en difficulté avec une série de questions-réponses autour du thème de l’empathie. C’est dans cette ambiance tendue qu’arrive cette jeune coiffeuse à la barre.

 

Entre séances normales et relations sexuelles sur la table de massage

Pétillante et à l’accent chantant, Alizé décrit pour sa part un bon professionnel et des séances totalement normales. Normal n’est pas vraiment l’adjectif qui caractériseraient les moments qu’ont partagé Huguette et Jean François Hahn dans son cabinet de Gap. « Nous avons eu un rapport sexuel consenti et je me suis laissé faire après qu’il m’ait mis la main dans ma culotte », explique-t-elle dans un ton quasi détaché. Entre souvenirs vagues et honte d’avoir couché avec un homme marié, le témoignage de cette Gapençaise de 67 ans bien que consentante a mis en lumière la conception abstraite de la barrière soignant-patient de Jean François Hahn.

Le verdict est attendu ce vendredi après cinq jours de procès.

 

C.Lourenço