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Hautes-Alpes : maintien de l'AFPA à Gap, les espoirs sont minces

ÉDUCATION / La nouvelle est tombée ce jeudi : le site de l'AFPA de Gap fermera d'ici 2020. Les syndicats promettent déjà un combat qui montera en force, et en appellent à une "véritable volonté politique"

 

- Hautes-Alpes - 

 

« Certains pensaient que l’AFPA de Gap n’était pas aussi menacé, que l’on trouverait des solutions. Il s’avère que non » : les visages étaient fermés, le regard grave ce lundi au sein du local CGT à Gap. Car la nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le secteur de la formation professionnelle haut-alpine : dès 2020, le site de l’AFPA à Gap fermera. « Un démantèlement qui s’est organisé tout doucement », témoigne Odile Gravez, délégué syndicale locale de la CGT et salariée de la structure. Car depuis plusieurs années, l’opérateur quitte les Alpes du Sud… fermeture de Malijai, de Digne les Bains, « passage de 57 salariés en 207 à 21 aujourd’hui, de 26 formations en 2015 à 13 aujourd’hui sur le site de Gap ».

 

La direction nationale avance une structure déficitaire et non compétitive

Et ce n’est que ce jeudi que le personnel a été informé par la presse de la décision prise au niveau national. Une direction qui annonce une structure déficitaire « avec des pertes cumulées de 723 millions d’euros entre 2012 et 2016. En 2017, le résultat brut d’exploitation a été négatif à hauteur de 24 millions d’euros et une perte d’exploitation de plus de 70 millions d’euros est estimée pour 2018 », soulignait ce vendredi sur Alpes 1 Jean-Marie Quintard, le directeur régional.

 

"Une solution proposée pour chaque personne concernée par ce plan", J.-M. Quintard

 

C’est donc un plan qui est actuellement discuté pour 2019-2020, avec la suppression de 1.541 postes en CDI d’ici la fin 2020, dont 186 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Sur les 112 centres gérés en France, 38 fermeront dont trois en région PACA : Gap, Istres et Cannes. « Une solution sera proposée à chaque personne concernée par ce plan », garantissait encore la structure en fin de semaine dernière. Mais le ton est moins optimiste pour Sylvain Bego-Ghina, secrétaire régional de la CGT AFPA Paca et employé de l’organisme de formation professionnelle, « c’est une mobilité géographique forcée, une mutation. Ou être accompagné à Pôle Emploi pour un licenciement économique ».

 

Le passage de subventions en appel d’offres « mortifère »

L’année 2015 est la date clé pour les représentants syndicaux : celle du changement de majorité au sein du Conseil Régional, et l’année du début d’un lancement de marchés au sein de la formation professionnelle. Des appels d’offre auxquels l’AFPA n’a su répondre, car « trop cher ». Et les subventions de Marseille sont passées de 36 millions d'euros il y a trois ans à 6 millions d'euros aujourd'hui.

Un coût plus élevé qui se justifie pour Odile Gravez, « nous avons des plateaux techniques avec du matériel réel. Les autres travaillent sur des maquettes, ce sont des formations papier-crayon alors que nous sommes sur des gestes professionnels ». Des plateaux techniques « sophistiqués qui représentent déjà 15 % du prix de l’appel d’offre ». Et Sylvain Bego-Ghina de poursuivre, « pour les formations ‘auxiliaire de vie’, les stagiaires apprennent à laver le linge avec de vraies machines. Tandis que d’autres formations emploient un carton, avec une image de machine collée dessus. Quand on leur apprend à faire des soupes, nous utilisons des légumes et non des logiciels ». La concurrence est donc, pour les représentants, déloyale et faussée car les autres structures, plus petites et privées, proposent des coûts plus faibles, mais des prestations « au moins disant ».

Le reportage de Cyrielle Michard : 

 

C. Michard