- Hautes-Alpes -
Dans une note destinée aux prêtres des Hautes-Alpes, l’évêque de Gap et Embrun, Monseigneur Xavier Malle, invitait les chrétiens du département à accueillir un migrant en se groupant à deux ou trois familles. Un appel mal reçu par le secrétaire départemental du Rassemblement National des Hautes-Alpes (ex-FN), Patrick Deroin.
« Balayant d'un revers de manche les travaux de ses grands théologiens, il agit comme un patron de presse, privilégiant l'émotion à la raison », P.Deroin.
Dans cet appel, l’évêque rappelle que « l’urgence actuelle dans les Hautes-Alpes concerne ceux dont la minorité n’a pas été reconnue par le Conseil Départemental et qui ont posé, comme la loi les y autorise, un recours auprès du juge des enfants ». Toujours selon Mgr Malle, « pendant la durée de ce recours, ni le Département, ni l’État ne les prend en charge, ils sont donc à la rue, mais sont hébergeables légalement par qui veut bien les accueillir. Or nous manquons de familles d’accueil. »
Mais là où la question des migrants se pose, l’Église n’a pas sa place selon le Rassemblement National.
« Mgr Malle choisit de se placer dans l'arène politique et de s'entourer d'associations politiques ancrées très à gauche »
Pour Patrick Deroin, cet appel n’est rien de moins qu’une incitation à accueillir « des migrants clandestins ». Pas n’importe quels migrants selon le RN : « il s'agit de ceux, présentés comme âgés de 18 à 26 ans qui n'auraient pas été reconnus comme mineurs par les services du Conseil Départemental. »
Une action qui serait irréalisable pour des familles non encadrées, pour le responsable politique haut-alpin : « sur quelle expérience familiale, l'évêque peut-il se fonder pour proposer à des familles de faire entrer en leur sein des jeunes dont on ne sait à peu près rien ? Se rend-il compte du danger qu'il leur fait courir ? Se rend-il également compte qu'en agissant de la sorte, il se fait le complice objectif des réseaux de passeurs, garantissant à ces derniers de s'occuper du service après-vente final ? »
« Je rappelle les paroles du Christ : ‘rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à César, ce qui est à César’, je pense pour ma part que la politique n'a pas sa place dans les églises », P.Deroin.
Un évêque qui se chercherait une place dans les médias ?
Plus loin encore dans son communiqué de presse, Patrick Deroin voit en l’action de l’évêque un calcul pour faire « parler de soi et rameuter les micros. » Allant plus loin celui-ci considère « qu'il est dur après Mgr Di Falco de faire du Di Falco et de faire parler de soi pour pallier l'indifférence dans laquelle vous plonge un petit évêché de province. »
Notez que face à ces accusations, Monseigneur Xavier Malle sera l’invité d’Au Bout de l’Actu ce mercredi soir à 18h15.
LR