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Hautes-Alpes : mobilisation pro-migrants à Briançon, l'incompréhension face à la justice

JUSTICE / Alors que trois individus, deux hommes et une femme, devaient être jugés ce mardi en comparution immédiate pour "aide à l'entrée irrégulière de plus d'une vingtaine d'étrangers en bande organisée" en marge de la mobilisation dimanche entre Montgenèvre et Briançon, le procès a été renvoyé au 31 mai. Les trois prévenus sont maintenus en détention, suscitant la colère des pro-migrants

 

- Hautes-Alpes - 

 

Comparution sous tension ce mardi après-midi au tribunal de Gap. Trois personnes comparaissaient pour « aide à l'entrée irrégulière de plus d'une vingtaine d'étrangers en bande organisée » en marge de la mobilisation des antifascistes dimanche entre Montgenèvre et Briançon. La défense a demandé le renvoi de l’affaire, un dossier renvoyé au 31 mai prochain. Mais le tribunal a décidé du placement en détention de ces trois personnes. Une décision qui a suscité la colère des militants pro-migrants déplacés à Gap. 

 

Pourquoi bande organisée ? 

Devant le tribunal correctionnel, sept camions de CRS stationnés, et des forces de l’ordre veillant à l’ordre public. Au sein de la salle d’audience, entre 40 et 50 personnes pro-migrants, des militants politiques comme des citoyens. Dans le box des accusés, deux hommes et une femme, de nationalités suisse et italienne. Il leur est reproché d’avoir aidé, dimanche en marge de la mobilisation des « antifascistes » de Montgenèvre à Briançon, à l’entrée irrégulière de plus d’une 20aine d’étrangers en bande organisée. Raphaël Balland, procureur du Parquet de Gap, explique pourquoi "bande organisée" a été retenu :  

 

Un placement en détention justifié pour le Parquet de Gap

Un procès qui aura lieu le 31 mai, la défense ayant demandé le renvoi. Mais en attendant la date, le tribunal a décidé de placer en détention les trois prévenus. Une décision qui a suscité une vague de colère dans le tribunal, certains militants se levant le bras en l’air, d’autres scandant qu’il n’y a pas de justice. Le procureur lui avait requis le maintien en détention ou l’assignation à résidence, "il y a peu de garanties de représentation et un risque de réitération des faits". Il garantit une fermeté du Parquet face à la violation de la loi.

 

"Si les identitaires avaient violé la loi, je n'aurais pas hésité à les poursuivre", R. Balland

 

Une fermeté qui n’est pas comprise, notamment des pro-migrants, alors que dans le même week-end, Génération Identitaire a mené une opération au Col de l’Échelle, bloquant l’entrée de migrants. Et qu’aucune poursuite n’a été engagée.

 

"La procédure en comparution immédiate est expéditive", Maître Y. Djermoune

 

Une décision de mise en détention que ne comprend pas Maître Yassine Djermoune, avocat de la défense, alors que toutes les garanties de présentation des prévenus étaient apportées.

 

Du côté des militants pro-migrants, même incompréhension. On pense surtout à l’avenir de ces trois personnes.

 

Les deux hommes devaient être placés en détention à Gap, quant à la jeune femme, elle a été conduite aux Baumettes à Marseille.

 

C. Michard