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Hautes-Alpes : bilan de la délinquance sur fond de crack

SÉCURITÉ / Bilan de la délinquance pour 2017 : des chiffres en baisse, sauf pour la sécurité routière et les stupéfiants. La consommation de crack fait son apparition dans les Hautes-Alpes

 

- Hautes-Alpes - 

 

C’est un bilan positif de la délinquance présenté conjointement par la préfecture des Hautes-Alpes et le Parquet de Gap ce mardi. Mais pour autant, les forces ne se relâchent pas et les priorités pour 2018 sont fixées. Police nationale, gendarmerie nationale, secours en montagne, Procureur de la République de Gap et services de l’État étaient réunis autour d’une même table pour avancer des chiffres « qui sont en baisse sur tous les thèmes de la délinquance », s’est réjoui la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer avant de saluer l’action de la police et de la gendarmerie, « ils sont très impliqués, ils réagissent ». Et de dresser rapidement le portrait d’un « département peu impacté par les actes de délinquance les plus violents » : aucun vol à main armée n’est à déplorer pour 2017. Pour autant, deux secteurs laissent les autorités administratives et judiciaires sur le qui-vive : les stupéfiants et la sécurité routière.

 

La sécurité routière, un bilan morose

Les routes ont une nouvelle fois été meurtrières en 2017 dans les Hautes-Alpes : accidents corporels, blessés hospitalisés, blessés légers ou tués… tous les chiffres avancés sont dans le rouge.

 

 

 

Cécile Bigot-Dekeyzer :

Raphaël Balland :

 

« J’appelle les conducteurs à être attentifs à leur comportement », C. Bigot-Dekeyzer

 

Sur les 200 accidents comptabilités en 2017, 60 % ont eu lieu en agglomération. Les principales victimes sont les 45-65 ans (40 %) puis les 25-44 ans (36 %). « J’appelle les conducteurs à être attentifs à leur comportement car il s’agit d’une augmentation des décès sur les routes pour la 3ème année consécutive », alerte Cécile Bigot-Dekeyzer. Car les causes sont avant tout comportementales, avec en premier lieu des  défauts de priorité (25 % des accidents) et de maitrise (25 % des accidents), tout comme la vitesse non adaptée (18 %). « Les Hautes-Alpes n’échappent pas au relâchement des conducteurs », regrette la représentante de l’État. Mais l’alcool et les stupéfiants sont aussi à considérer, même si le premier représente 9 % des accidents et le second 3 %.

 

Les stupéfiants : le crack fait son apparition

« C’est la ligne rouge absolue », alerte le Procureur de la République de Gap, Raphaël Balland. Le Parquet qui a décidé de faire de la lutte contre les stupéfiants sa priorité. 200 faits supplémentaires liés à l’infraction sur les stupéfiants ont été recensés, c’est 31 % d’augmentation. Si le procureur explique cette hausse par la devise « plus on cherche, plus on trouve » soulignant des contrôles amplifiés de la part des forces de l’ordre, il ne peut s’empêcher de s’inquiéter face à « une force augmentation de la consommation de cocaïne ces derniers mois. Même quand on contrôle au hasard, cette drogue est retrouvée ». Autre source d’inquiétude : l’apparition du crack, la forme la plus dangereuse de la cocaïne. Une drogue consommée par inhalation, dont la dépendance peut être très forte dès la première prise. Il est possible de devenir accro dès les premières inhalations.  

 

Les atteintes aux biens

Pour la 2ème année consécutive, les atteintes aux biens fléchissent : 170 faits en moins ont été recensés sur le territoire départemental, soit -4,6 % alors que la baisse était déjà de 3 % entre 2015 et 2016. Un résultat favorable à nuancer en zone police par les cambriolages qui enregistrent un bond de près de 10 % (36 faits supplémentaires dans les résidences principales et 49 faits en plus pour les locaux industriels et commerciaux). La zone gendarmerie est aussi impactée par davantage de vols à la roulotte, + 13 %, et de vols d’accessoires, + 18 %.

 

Les chiffres dans leur intégralité :

            ZONE POLICE NATIONALE (56.000 habitants environ)

Les atteintes aux biens diminuent : 25 faits en moins en 2017, la baisse était déjà de 14,08 % en 2016 (274 faits en moins par rapport à 2015).

Les vols par effraction dans les garages, caves, cabanons, abris de jardin connaissent un fort recul de près de 33 %, soit 53 faits en moins.

Les vols avec violence restent stables et représentent 3,5 faits par mois.

 

ZONE GENDARMERIE NATIONALE

Les atteintes aux biens diminuent de plus de 10 %. On recense 40 cambriolages en moins par rapport à 2016, « une diminution reliée au renforcement des contrôles de flux routiers ainsi qu’au démantèlement de plusieurs équipes de délinquances itinérants ».

 

Les atteintes à l’intégrité physique

2ème point de satisfaction de ce bilan de la délinquance, puisque ces atteintes diminuent « pour la 2ème année consécutive là aussi », souligne Cécile Bigot-Dekeyzer. Une baisse de 54 faits. En zone police, les violences physiques crapuleuses sont stables (3 faits supplémentaires). Par contre, les violences physiques dites « non crapuleuses », c’est-à-dire « entre personnes qui se connaissent et qui ont souvent consommé de l’alcool » sont en net recul de 17,5 %, avec 53 faits en moins.

Point noir à ce tableau : les violences faites aux femmes et les violences conjugales sont en progression en zone gendarmerie. Si les forces de police ont enregistré un fort recul de 18 % des violences faites aux femmes et de 35 % des violences conjugales, les militaires de la gendarmerie font face à une hausse de plus de 30 % pour ces deux atteintes. 75 % des violences intrafamiliales sont des violences faites aux femmes, cinq faits de violences sexuelles supplémentaires ont été recensés en 2017. « Il est aussi possible que depuis certaines affaires, la parole de la femme se libère et que l’on assiste à plus de dépôts de plainte », tempère la préfète du département.

 

Les infractions économiques et financières

Moins d’escroqueries sur Internet, la prudence nécessaire pour surfer sur la toile serait aujourd’hui de mise pour les Haut-Alpins qui se font moins prendre à ces pirates du 2.0. Les infractions économiques et financières connaissent un recul important de 40 %, 22 faits en moins.