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Hautes-Alpes : Gap va pomper en urgence dans la nappe des Choulières

ENVIRONNEMENT / La réserve des Jaussauds ne compte plus qu’entre 22 et 25 jours d’autonomie en eau potable. Le prélèvement dans la nappe des Ricous dans le Drac devient insuffisant.

 

- Hautes-Alpes -

 

Des travaux lancés en urgence, pour éviter une pénurie d’eau à Gap. Dès ce mardi, des entreprises vont travailler à Saint-Léger-les-Mélèzes pour relier le puits des Choulières au Canal de Gap. La réserve des Jaussauds ne compte plus qu’entre 22 et 25 jours d’autonomie en eau potable. Le prélèvement dans la nappe des Ricous dans le Drac, à Saint-Jean-Saint-Nicolas, devient insuffisant, avec 70 litres par seconde et une autorisation préfectorale qui prend fin au 26 novembre. En surface, la limite légale est atteinte, avec un débit à 250 litres par seconde.

 

 

Aggravation de la situation

La semaine dernière, la ville de Gap prenait un arrêté pour restreindre l’usage de l’eau. Aujourd’hui, la situation s’aggrave, puisque la réserve des Jaussauds, seul bassin d’alimentation en eau potable, ne compte plus que 233.400m3. « Contrairement à ce que nous pouvions penser, il n’est pas annoncé de précipitations supplémentaires dans les jours qui viennent et peut-être même dans les semaines qui viennent », annonce le maire de Gap, Roger Didier.

Il a donc lancé dès ce mardi les travaux pour pomper dans la nappe des Choulières à Saint-Léger-les-Mélèzes, située 700 mètres au-dessus du Canal de Gap. Le puits est situé entre La Garenne et l’ancienne piscine olympique. Un dénivelé existant de près de 100 mètres sera suffisant, selon les services techniques de la ville.

 

Zone des travaux approximative

 

Une pompe sera mise en place à 12 mètres de profondeur, dans une nappe haute de 41 mètres. Elle sera alimentée par un groupe électrogène et 700 mètres de tuyaux PEHD 315 mm (d’une pression admissible de 16 bars maximum) descendront jusqu’au Canal de Gap. Ils seront déposés en aérien, car la solution se veut temporaire. Du matériel est attendu sur place lundi prochain.

 

« Nous allons très vite, pour que d’ici le 3, voire le 10 décembre nous soyons opérationnels », R. Didier

 

D’ici le lundi 24 novembre, la ville de Gap doit obtenir toutes les autorisations : ASA du Canal de Gap, CLEDA propriétaire du puits, mais aussi l’Agence Régionale de Santé qui doit effectuer des tests sur la qualité de l’eau, sans oublier les propriétaires terriens traversés par les installations de pompage. « Nous consultons nos partenaires dans cette opération », précise bien le maire qui se dit confiant. Ce chantier d’urgence est estimé entre 180 et 200.000 euros.

 

Le rêve d’un projet plus pérenne

Cette nappe des Choulières n’a jamais été exploitée. 100 litres par seconde y seront pompés par la ville de Gap pour cette opération d’urgence, alors que les besoins de Gap sont de 80 à 90 litres. La ville qui souhaiterait dans le futur pouvoir prélever continuellement dans cette nappe, en créant un réseau souterrain jusqu’à Gap, sans utiliser le Canal de Gap. Un projet entre 9 et 10 millions d’euros, pour offrir de « l’eau de source » aux habitants. Cette eau a besoin d’un traitement léger aux ultraviolets. « Cette nappe avait été testée et contient une importante réserve en eau et, en plus, cette nappe a une stabilité qui permet de pomper sans discontinuer pendant des mois », ajoute Roger Didier.

 

Notez que la ville de Gap fera un point hebdomadaire sur l’évolution de la situation.