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Hautes-Alpes : la Barre des Écrins dévoile enfin ses mesures

ENVIRONNEMENT / De report en annulation, grâce à la persévérance des géomètres, la Barre des Écrins nous livre aujourd’hui ses nouvelles mesures.

 

- Hautes-Alpes -

 

Voici l’épilogue d’un feuilleton qui nous aura tenus en haleine tout l’été : la mesure la Barre de Écrins. Souvenez-vous, pour la première fois depuis plus de cinquante ans, une expédition d’une vingtaine de Géomètres-Experts était partie, du 2 au 4 Juillet 2017, remesurer la Barre des Écrins.

Après l'échec d'une précédente expédition, en 2014, en raison de mauvaises conditions météo en altitude, l'objectif de cette mission était non seulement de remesurer officiellement l'altitude de la Barre des Écrins mais aussi deux autres sommets de plus de 4.000 mètres du massif : le Pic Lory (4.088 m) et le Dôme de Neige des Écrins (4.015 m). Mais en raison de mauvaises conditions météorologiques et de la blessure du chef d’expédition Michel Baud, l’expédition est allée d’annulations en reports, jusqu’à fin août, avant de nous livrer enfin aujourd’hui son secret.

 

Une mesure au fil du temps

C’est le point culminant et symbolique du massif des Écrins et de l’Oisans et le plus méridional des sommets alpins de plus de 4.000 m. Avant l'annexion de la Savoie en 1860, la Barre des Écrins (4.102 m) était le point culminant de la France avant que le Mont-Blanc ne lui ravisse le titre. Une altitude jadis mesurée depuis le Pelvoux par le Capitaine Adrien Durand en 1828 puis par le physicien André Helbronner en 1905.  

Gravi pour la première fois par les Anglais dont un certain Edward Whymper le 25 juin 1864, il n’a eu de cesse d’attirer les plus grands noms de la montagne.

 

Edward Whymper

 

Gaston Rebuffat, en 1944, avait l’impression d’être là-haut comme « noyé, ballotté, renvoyé d’une vague à l’autre, dans une immense masse de pierre… Un élan de glace vers le ciel », dira t-il de sa face Nord.

 

Le défi de la Barre des Ecrins

La société Exagone, avec l’aide des Géomètres-Experts et la société Géomesure, fournisseur des récepteurs GPS, était à l’origine de cette nouvelle expédition. Finalement, c’est un groupe restreint de quatre Géomètres-Experts, présents depuis le début de l’aventure (Michel Baud, Ilario Previtali, Stéphane Carde, Vincent Gaillard) qui ont pu atteindre le 23 août dernier le sommet pour collecter les données mesurées au centimètre près à l’aide du Réseau Teria.

 

 

La Barre des Écrins s’est enfin dévoilée :

Le Dôme de neige, dont les coordonnées ont été recueillies à même le rocher (sans neige) lors de la première ascension, domine à 4.009,30 mètres. Le Pic Lory, mesuré en même temps que la Barre des Ecrins, culmine à 4.086.87 mètres. Quant au sommet le plus haut, il surplombe le massif à 4.101,17 mètres d’altitude.

 

Des mesures réalisées grâce au GPS en relais avec les satellites

Des mesures réalisées par Michel Baud, parti à la tête d’un petit groupe de géomètres-experts-alpiniste, « nous sommes cinq ou six en France à être inscrit à l’ordre national » afin d’apporter des mesures qui face « référence » dans le temps.