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Hautes-Alpes : « de quel droit Mme Vincent se permet-elle de vouloir donner des leçons » S.Ayache

POLITIQUE / Suite à la dénonciation du parrainage du maire de Fouillouse, par la conseillère départementale de Tallard, critiques et contestations se font jour contre P.Vincent.

 

- Hautes-Alpes -

 

Quand le maire de Fouillouse, Serge Ayache, parraine pour la présidentielle François Asselineau, Patricia Vincent s’étouffe et dénonce un choix tourné vers un candidat « homophobe » et « réactionnaire notable ». Des accusations qui auront reçu en retour de nombreuses critiques contre la conseillère départementale du canton de Tallard, y compris dans son camp.

En savoir plus >>> quand le maire de Fouillouse parraine pour la présidentielle F.Asselineau, P.Vincent s’étouffe

 

« Je ne partage pas l'avis de ma collègue conseillère départementale »

Première critique, celle du conseiller départemental (DVG) du canton de Laragne-Montéglin, Florent Armand, « je ne partage pas l'avis de ma collègue à qui, me semble-t-il, personne n'a reproché de donner son parrainage au candidat de l'argent et de l'Europe, Emmanuel Macron. »

Considérant que la motivation du maire de Fouillouse, comme d’autre, résidait  « davantage dans le combat pour l'avenir de nos communes, de nos départements et de la France qui est incarné aujourd'hui presque uniquement par le parti UPR que dans des idées telles que celles que Patricia adosse à ce parti », l’élu ajoute qu’ « un parrainage n'est pas nécessairement synonyme de soutien ou d'adhésion à l'ensemble d'un programme ou d'un projet, simplement la sélection par des élus de sujets de démocratie qu'il leur semble important de voir apparaître dans les positionnements des différents candidats. »

Une position que conteste un autre conseiller départemental, élu aux côtés de Patricia Vincent, et maire de Lettret, Rémy Oddou : « M.Asselineau n'a rien à voir avec un Jean Lassalle ou un Benoît Hamon, c'est un réactionnaire, avec des fréquentations plus que douteuses, et l'UPR fait plus penser à une secte qu'à un parti politique, vu les diatribes apprises par coeur et ressassées sur les réseaux sociaux par ses militants. Il est clairement d'extrême droite, et, à mes yeux, rien ne justifie que l'on prenne sa défense quand on est un élu républicain et démocrate. »

 

« Je méprise globalement ces propos indignes »

Autre réaction, celle du maire (LR) de Tallard, et vice-président de l’agglomération de Gap, Jean-Michel Arnaud. « Je méprise globalement ces propos indignes de la conseillère départementale de notre canton tenus à l'encontre de Monsieur le Maire de Fouillouse. Les insinuations malsaines de M.Vincent sur la prétendue homophobie de Serge Ayache sont par ailleurs particulièrement choquantes. »

 

« M.Asselineau est tout à fait écoutable, ce qui est peut-être de moins en moins le cas de Mme Vincent. » S.Ayache.

 

« De quel droit se permet-elle de porter un jugement sur la qualité des parrainages que les élus Maires sont libres de choisir ? »

Enfin, le premier intéressé de ces accusations, Serge Ayache, dénonce « avec la plus grande fermeté les propos, les insinuations et les amalgames que cherche à véhiculer Mme Vincent, par ailleurs habitante de la commune que j’administre,  à mon égard. »

Pour le maire « les associations de pensées qu’elle me prête sont tout à fait inacceptables, infondées, injustifiées et empreintes de la seule volonté de déstabilisation, de dénigrement et de désinformation. Une telle attitude est la démonstration que son action se résume à la critique et à semer la discorde. »

Rappelant « qu’apporter son parrainage, en qualité d’élu, n’est pas synonyme d’un soutien au programme d’un candidat et encore moins d’une adhésion à son mouvement », il considère qu’il s’agit « bien au contraire de l’expression démocratique et républicaine de permettre une pluralité d’opinions et ainsi d’enrichir le débat. » L’élu reconnaît à François Asselineau « peut-être, des positions assez tranchées, notamment sur la question de l’Europe, mais sans doute pas plus que d’autres candidats qui ne sont pas pour autant traités d’homophobes ou de réactionnaires. »

Concernant les accusations d’homophobie, liées à une absence de la salutation d’un conseiller municipal de la commune de Lettret,  le maire se justifie et se défend de toute homophobie  et s’excuse de « ne ne pas avoir reconnu le conseiller municipal de Lettret, que je ne connaissais pas, homosexuel, selon Mme Vincent, et représentant le Maire  Monsieur Oddou. »

 

Le maire qui nous fait parvenir un droit de réponse que vous pouvez retrouver ici dans son intégralité :

« Je dénonce avec la plus grande fermeté les propos, les insinuations et les amalgames que cherche à véhiculer Mme Vincent, par ailleurs habitante de la commune que j’administre,  à mon égard. Les associations de pensées qu’elle me prête sont tout à fait inacceptables, infondées, injustifiées et empreintes de la seule volonté de déstabilisation, de dénigrement et de désinformation. Une telle attitude est la démonstration que son action se résume à la critique et à semer la discorde.

De quel droit et avec quelle légitimité Mme Vincent se permet-elle de vouloir donner des leçons de démocratie et de morale ? De quel droit se permet-elle de porter un jugement sur la qualité des parrainages que les élus maires sont libres de choisir en leur âme et conscience ? Elle aussi, au titre de son mandat de conseillère départementale, a donné son parrainage à un candidat et je ne m’autorise pas de commenter et encore moins de condamner son choix.

Je rappelle qu’apporter son parrainage, en qualité d’élu, n’est pas synonyme d’un soutien au programme d’un candidat et encore moins d’une adhésion à son mouvement. Il est, bien au contraire, l’expression démocratique et républicaine de permettre une pluralité d’opinions et ainsi d’enrichir le débat.

Monsieur Asselineau a, peut-être, des positions assez tranchées, notamment sur la question de l’Europe, mais sans doute pas plus que d’autres candidats qui ne sont pas pour autant traités d’homophobes ou de réactionnaires. Monsieur Asselineau est tout à fait “écoutable“, ce qui est peut-être de moins en moins le cas de Mme Vincent.

Dans la période troublée, difficile et pleine d’incertitudes que vit notre pays où tant de gens n’aspirent qu’à une amélioration de leur quotidien, qu’à retrouver de l’emploi ou simplement trouver un toit pour s’abriter, est-il encore nécessaire de créer autant de polémiques stériles autour de sujets qui n’en sont pas ?

 Alors, je tiens à rassurer les populations de Fouillouse et de la communauté d’agglomération, qui depuis la communication de Mme Vincent, vivement choquées, m’apportent spontanément et avec force un soutien sans faille: j’ai bien toute ma conscience, ma lucidité et ma liberté de pensée. Ma ligne de conduite est fidèle à ma sensibilité d’homme, à mes convictions et aux valeurs morales et d’humanité qui m’animent.

Et si mon engagement d’élu, vis-à-vis de ma commune, doit comporter des facettes quelque peu politiques, c’est uniquement pour mieux défendre et soutenir les projets et les dossiers de Fouillouse et de notre communauté d’agglomération. Que Mme Vincent qui fait, elle, de la politique politicienne, en fasse autant pour défendre les projets de son canton et de sa commune.

Mais peut-être préfère-t-elle passer son temps à colporter des contre-vérités : ainsi, j’aurais refusé,  selon ses propos, de saluer un élu homosexuel ! Elle est bien mal renseignée….

Car elle n’était pas présente le soir de ce conseil d’école puisqu’elle n’est pas membre.

Je rappelle le contexte : les enfants de Fouillouse sont en grande partie scolarisés à Tallard, comme ceux de Châteauvieux et de Lettret, dans le cadre d’un regroupement scolaire à l’école Saint-Exupéry.

 Les Maires de ces communes sont conviés, de droit, au conseil d’école afin d’être informés des conditions d’évolution de la scolarité des élèves et du fonctionnement de l’école, comme sont convoqués les parents d’élèves élus( et seulement eux), l’ensemble du corps enseignant de l’école et l’inspecteur de l’Éducation Nationale.

Ce jeudi 2 Mars au soir, dès mon arrivée, j’ai salué globalement l’ensemble de l’assistance déjà présente et me suis attardé quelques instants auprès de certaines personnes, avant que ne débute la séance de ce conseil (présidé par la Directrice) et qui est, je le rappelle, une instance officielle régie par l’Éducation Nationale. Il n’y a pas de présentation individuelle, pas plus que d’étiquette ou de chevalet devant chaque personne siégeant et encore moins de signe distinctif faisant référence à l’homosexualité ou à l’hétérosexualité de certains, fort heureusement : la vie privée des personnes, quel que soit le contexte, n’a pas lieu d’être exposée.

Alors, je suis “désolé“ de ne pas avoir reconnu le conseiller municipal de Lettret, que je ne connaissais pas, homosexuel, selon Mme Vincent, et représentant le Maire  Monsieur Oddou. Aussi permettez-moi de considérer l’allusion sur la confusion des genres « simples coïncidences », bien mal à propos et les commentaires de Mme Vincent à la hauteur de son imagination.

Je reste convaincu de la confiance que m’accorde, ainsi qu’à l’ensemble du Conseil Municipal, une grande majorité de la population de Fouillouse et c’est pour tous les habitants de la commune que je prends le temps de ce droit de réponse, car, à travers l’attaque dont je fais l’objet, ceux sont tous les Fouillousards qui se sentiront concernés.

Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes, et elles sont nombreuses, qui m’ont adressé des témoignages de soutien. »