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Hautes-Alpes : une assistante maternelle devant la justice pour le syndrome du bébé secoué

JUSTICE / Cette femme de 45 ans aurait secoué deux frères, aujourd"'hui âgés de 3 et 6 ans, alors qu'ils n'étaient que nourrissons

 

- Hautes-Alpes -

 

Une assistante maternelle devant la justice gapençaise ce jeudi. Cette femme âgée de 45 ans comparait pour violences habituelles sur un mineur de 15 ans et violences par un ascendant, ou une personne ayant autorité sur la victime. Des faits qui auraient été commis entre janvier et mars 2010 et novembre 2012 et janvier 2013 à Gap. Face à elles, deux jeunes victimes.

 

Deux jeunes frères de 3 et 6 ans, victimes du syndrome du bébé secoué

Les victimes sont aujourd’hui âgés de 3 et 6 ans. Deux jeunes garçons, les enfants de Marie-Sophie Hoarau et Frédéric Peyron, qui auraient été victimes du syndrome du « bébé secoué » alors qu’ils étaient sous la responsabilité de cette assistante maternelle. Une nounou que le papa décrivait, il y a quelques mois en arrière à notre micro, comme « parfaite, expérimentée, au-delà de tout soupçon ». Avant les faits,avant le 15 janvier 2013, alors qu’il n’avait que quatre mois, son plus jeune fils est conduit en urgence à la Timone à Marseille.  

« Elle avait tout d’une bonne maman »

Après une batterie d’examens et deux opérations, dont une au cerveau, le diagnostic tombe : le nourrisson souffre de tous les syndromes du bébé secoué, un violent traumatisme crânien entraînant des lésions du cerveau. Le Procureur de Marseille est directement avisé par l’équipe pédiatrique du centre hospitalier. Frédéric et sa femme sont alors convoqués par la brigade des mineurs pour être entendus et immédiatement mis hors de cause. Les doutes des enquêteurs se portent alors sur l’assistante maternelle. Une professionnelle agréée par le Conseil Départemental des Hautes-Alpes, qui a derrière elle 20 ans d’expérience et tout d’une « bonne maman » comme le pensaient les parents.

Le dossier, transféré au Parquet de Gap, est dans un premier temps classé sans suite. Avant d’être rouvert à la demande des parties civiles. Si les expertises médico-légales menées sur le plus jeune enfant concordent sur le fait que le bébé a bien été secoué, elles concluent également au fait que son frère aîné a aussi été violenté, alors qu’il n’avait que cinq mois. Un enfant qui était également pris en charge par la même nounou et qui, plusieurs fois, a été conduit à l’hôpital.

 

« Il faut faire en sorte que la profession médicale soit mieux informée sur le syndrome du bébé secoué », M-S. Hoarau

Si les équipes médicales ne décèlent pas le syndrome, elles établissement que l’enfant est victime de malaise vagal. Marie-Sophie Hoarau, la maman, attend aujourd’hui que ses enfants soient reconnus comme victimes, mais aussi que la profession médicale soit mieux informée sur le syndrome du bébé secoué « et que des initiatives plus importantes que celles existantes actuellement soient mises en place pour qu’il soit détecté le plus tôt possible auprès des bébés. Et limiter les séquelles », explique-t-elle à la rédaction d’Alpes 1.

Deux enfants qui ont aujourd’hui 3 et 6 ans et qui doivent être suivis régulièrement par des spécialistes, pour cause de séquelles. L’assistante maternelle avait été mise en examen en novembre 2014. Un dossier qui avait créé la polémique dans les Hautes-Alpes, le département n’ayant pas retiré l’agrément de cette nounou, mettant en avant la présomption d’innocence de l’assistante maternelle. Pour compléter, le Conseil Départemental des Hautes-Alpes a dans un premier temps suspendu pour une période de quatre mois, en juin dernier, l’agrément de l’assistante maternelle. A l’issue de cette période, la suspension ne pouvant être renouvelée, le Département a décidé de retirer l’agrément en octobre dernier, suite à une réunion de la Commission consultative paritaire départementale. Notez que la nounou encourt 10 ans de prison ferme ainsi que 150.000 euros d’amende.