- Hautes-Alpes -
Monseigneur Jean-Michel di Falco Léandri, l’évêque de Gap et d’Embrun, assigné au civil dans une affaire de pédophilie présumée. Une information révélée par nos confrères de FranceInfo. Une affaire qui remonte aux années 70. Un ancien élève demande réparation pour le préjudice qu’il aurait subi, après des viols et des agressions sexuelles. Monseigneur di Falco était à l’époque le directeur du petit collège de Saint-Thomas-d’Aquin dans le 7e arrondissement de Paris.
Un homme en souffrance
« Je rencontre di Falco en 1972, par l’intermédiaire de copains qui m’amènent chez lui. On va dans son salon, et à un moment je me retrouve sur lui. J’avais 12 ans, ça a duré de 1972 à 1975 », voilà ce qu’a expliqué en 2001 cet homme, qui se fait appeler Marc, lorsqu’il porte plainte. Un dépôt de plainte tardive, il y a prescription estime la justice qui classe l’affaire. De recours en recours, la juridiction pénale ne poursuit jamais le représentant de l’Église. Épuisé, Marc tente alors une procédure au civil, pour demander réparation.
Il confie, à nos confrères de FranceInfo, souffrir toujours des conséquences de cette affaire, malgré avoir suivi plusieurs thérapies. Un autre élève avait aussi porté plainte en 2001, pour dénoncer des attouchements sexuels de la part du Père di Falco, alors directeur du collège Bossuet dans le 6ème arrondissement parisien. Un jeune, Paul, qui n’avait que 10 ans à l’époque des faits supposés. Là aussi, il y avait prescription pour la justice. Ce dernier, qui aujourd’hui ne souhaite pas assigner l’évêque de Gap et d’Embrun, se disant simplement solidaire de l’action entreprise par Marc.
Une attaque "ignoble"
Le très médiatique Monseigneur Jean-Michel di Falco Léandri a toujours nié les faits. Il avait même porté plainte, en 2002, pour dénonciation calomnieuse. Son avocat, Maître Baratelli, du barreau de Paris, juge « ignoble » de rouvrir cette affaire. « C’est honteux », confie-t-il à la rédaction d'Alpes 1, assurant être impitoyable avec tous ceux qui mettraient en cause Monseigneur Di Falco. Pour l’avocat, il s’agit de surfer sur la vague médiatique des affaires lyonnaises, de suspicions de pédophilie au sein de l'Église, l'affaire Barbarin notamment (l'archevêque de Lyon accusé de n'avoir pas dénoncé des actes pédophiles, ndlr.), pour ressortir une affaire où il n’y a rien d’avéré. « Il y a eu une enquête de police. Il n'y a rien », rajoute Maitre Baratelli.