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Hautes-Alpes : Estrosi gagnant malgré une poussée du FN dans les urnes

ÉLECTION 2015 / Si le candidat Les Républicains-UDI-MoDem arrive en tête, Marion Maréchal le Pen conserve ses électeurs du premier tour, et engrange 4.000 voix supplémentaires. Conclusion : le FN fait désormais partie du paysage politique départemental


- Hautes-Alpes -


Les Hautes-Alpes ont donc donné Christian Estrosi vainqueur du second tour, avec plus de 61 % des suffrages exprimés. Et une participation plus forte.


La montée du Front National a-t-elle changé la manière de voter ?

 

Clairement. Il faut tout d’abord comparer la participation du 2ème tour des élections régionales de 2010 à celle de cette année, c’est une hausse de près de 7 points. Même augmentation pour la participation de cet entre deux tours de 2015. On est donc plus allé voter dans le département, mais on a aussi plus voté blanc : 2,70 % des suffrages exprimés au premier tour, plus de 9 % au 2ème tour.

Concernant le FN, il s’agit bien là d’une poussée : car Marion Maréchal le Pen conserve les électeurs qui ont voté pour elle dimanche dernier, et réussi à rameuter auprès d’elle 4.000 bulletins de plus. Vote d’adhésion aux idées du Front National ou vote sanction des autres partis ? Il faudra certainement attendre d’autres échéances pour en avoir le cœur net, mais il est clair que le Front National fait désormais partie du paysage politique haut-alpin, et devra donner lieu à une remise en question de la part des représentants des autres partis.

Quant à Christian Estrosi, le report des voix de la gauche s’est bien effectué sur lui dans les Hautes-Alpes. Le candidat Les Républicains-UDI-MODEM engrange plus de 22.350 voix supplémentaires en l’espace d’une semaine.

 

Comment ont voté les bastions de droite ?


La semaine dernière, le constat était simple : bastions de gauche ou bastions de droite, Marion Maréchal le Pen avait secoué l’échiquier politique et lancé un assaut. Pour ce second tour, la balance s’est inversée, notamment à droite. 

Avec un premier regard sur la préfecture des Hautes-Alpes, Gap, ville du second sur la liste de Les Républicains, Roger Didier. Christian Estrosi arrive en tête avec plus de 63 % des suffrages exprimés. Soulagement aussi pour Embrun, commune de Chantal Eyméoud, tête de liste pour Estrosi, qui réalise plus de 70 % des suffrages. Jean-Marie-Bernard, le président du Conseil Départemental des Hautes-Alpes, se félicitait ce dimanche soir de la victoire de son parti, et notamment dans sa commune. Le Dévoluy, où au premier tour, FN et Les Républicains n’étaient séparés que par deux voix, cette fois, ce sont 135 voix qui les départagent. Dans le QG d’Henriette Martinez, ancienne présidente de l’UMP, la droite d’Estrosi arrive en tête à Laragne-Montéglin avec 55 % des suffrages, contrairement au premier tour. A Chorges, Les Républicains réalisent un score de 54 %. Enfin, à Tallard, malgré les prises de position contre le FN de son maire Jean-Michel Arnaud, l’étau se resserre : seules 19 voix donnent Christian Estrosi vainqueur.

 

Les villes à gauche à l'écoute de l'appel de Castaner


Pour les villes de gauche, l’appel de Christopher Castaner à voter « républicain » a été entendu. Notamment à Briançon, où le candidat LR fait plus de 65 % des suffrages. Un point à noter : Vincent Faubert, le secrétaire de la section socialiste du Briançonnais, avait appelé dans l’entre-deux tour à voter blanc, avant de rendre sa carte du parti se disant trahi par Solférino. Il semble avoir été suivi puisque les votes blancs sont boostés de près de 10 points entre les deux tours. A Veynes, Marion Maréchal le Pen est en 2ème place avec près de 38 %. Guillestre a aussi basculé, passant du FN à Estrosi, avec 63 % des voix. C’est le même résultat pour la commune du député maire PRG de L’Argentière la Bessée, Joël Giraud.


Particularité : La Haute-Beaume retrouve les bulletins FN


Enfin, une particularité à retenir : si la semaine dernière, la Haute Beaume n’avait mis aucun bulletin FN, cette fois, c’est une égalité parfaite entre les votes blancs, Le Pen et Estrosi : trois voix pour chacun.