Votre ville : DEVOLUY | Changer de ville

Hautes-Alpes : avis négatif probable pour le site EHS à Saint-Julien-en-Beauchêne

SANTÉ / Alors que la CAF 13 se sépare de son site de Durbon, sur la commune une association s'est positionné pour en faire une zone blanche, à destination des personnes électro-hypersensibles.

Photo prétexte EHS


Hautes-Alpes - Électro-hypersensibilité : c’est ce mardi que la CAF des Bouches-du-Rhône rendra son avis concernant le site de Durbon. Situé à Saint-Julien-en-Beauchêne dans le Buëch, Durbon est composé d’un bâtiment historique, « La Chartreuse », envisagé depuis plusieurs années comme « zone blanche », c’est-à-dire dénuée d’ondes électromagnétiques provenant notamment des opérateurs de téléphonie.


EHS, une pathologie peu ou pas reconnue en France

EHS, Electro Hyper sensibilité ou Hypersensibilité électromagnétique, est une pathologie handicapante dont le développement est en accélération rapide. Elle est due au développement des ondes électromagnétiques (téléphonie mobile, wifi, antennes-relais, Bluetooth...). Il s’agit d’une pathologie reconnue et décrite par l'Organisation Mondiale de la Santé. En Suède, il s'agit d'un handicap, en Angleterre une maladie, le Parlement Européen ainsi que plusieurs villes américaines et canadiennes ont reconnu la réalité physiologique de cette intolérance. En France, le lien avec les champs électromagnétiques n'est pas encore reconnu. Aujourd’hui, 1.240 personnes en France sont recensées comme électro-hypersensibles. On en compte 4 dans les Alpes de Haute-Provence et 12 dans les Hautes-Alpes.


Durbon en quelques mots

« Durbon » se situe à cinq kilomètres de la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne, à 1.200 mètres d’altitude, avec une seule route pour y accéder. Le domaine appartient donc à la CAF 13, qui possède une cinquantaine d’hectares, sur lesquels a été construit le centre de vacances de Durbon.  Un centre divisé en trois parties, le Pré des Mulets, le Cros et la Chartreuse.

 
   

Photo La Chartreuse / DR CAF 13


Alors que la Caisse d’Allocations Familiales a ouvert un appel d’offres pour s’en séparer, l’association « Zone Blanche » s’est positionné pour créer un lieu d’accueil pour les personnes victimes d’électro-hypersensibilité. Mais plusieurs études de faisabilité devraient entraîner aujourd’hui à la conclusion d’un avis négatif.


Une faisabilité radiophonique, une infaisabilité économique

L’association « Zones Blanches » travaille depuis plusieurs années pour transformer la partie du site de Durbon, appelée « La Chartreuse », en projet pilote européen. Un projet comprenant un accueil temporaire pour les EHS autour de 1.000 couchages, un pôle médical assurant un suivi et un pôle de recherches. Si plusieurs études radiophoniques permettent de conclure à une zone dénuée d’ondes, la faisabilité économique semble être compromise. « C’est une zone vaste, avec des bâtiments vétustes dont certains datent de plusieurs siècles », constate Serge Sargentini, coordinateur national de Next Up, une organisation environnementale chargée des champs électromagnétiques et des électro-hypersensibles. Pour le responsable, la mise aux normes se chiffre « en plusieurs millions d’euros. De plus la taxe foncière et les assurances coûtent très chères, on parle de dizaine voire centaines de milliers d’euros ».


Aller vers un projet plus réaliste

Voilà la troisième année de tractation entamée autour de ce projet de zone blanche à Saint-Julien-en-Beauchêne. Au vu de ces conclusions, la CAF devrait donc rendre aujourd’hui un avis négatif. Cependant, pour le coordinateur de Next Up, le projet est loin d’être dans l’impasse. « C’est le début du vrai commencement pour partir sur des bases saines », explique t-il sur Alpes 1. Car pour lui, le projet doit se réduire, « si on pouvait partir sur une base foncière plus réduite, on pourrait installer une base permanente aux normes sanitaires, avec des bâtiments type Algeco ». Un projet qui pourrait être agréé par la CAF.

A noter que vendredi, trois électro-hypersensibles ont été évacués de l’Hostellerie de Durbon. Ils ont été conduits au refuge du Riou-Froid, sur la commune.