Hautes-Alpes - De nombreux dysfonctionnements de gestion constatés à l’hôpital de Briançon : c’est ce qui ressort d’un rapport de la Chambre Régionale des Comptes rendu le 20 février dernier. La chambre a souligné les investissements trop importants, les mauvais choix stratégiques et un déséquilibre financier dangereux. Elle estime que la dette de l’hôpital équivaut au ¾ du montant des investissements, soit près de 22 millions d’euros.
Investir pour l’avenir, c’est bien souvent l’objectif, sauf quand de mauvais choix sont faits. Des choix qui coûtent chers. C’est ce que dénonce l’association citoyenne de défense de l’hôpital public de Briançon. « Pour la 1ère fois, on a un descriptif du déséquilibre financier, qui était induit par un programme d’investissements ‘coûteux et inadapté’. Ce programme a pourtant été approuvé par les tutelles à l’époque. La Chambre régionale des comptes fait ressortir, entre autres, une enveloppe prévisionnelle largement dépassée, des surcoûts en cours de chantier pour un risque sismique pourtant connu, un choix architectural pénalisant pour le fonctionnement de l’hôpital : surdimensionnement, surcoût d’exploitation, etc. », précise Agnès Antoine, la coordinatrice de cette association de défense. Elle remet en cause ces travaux lancés en 2002 : restructurer entièrement l’aile sud, dans la perspective des Jeux Olympiques de Turin en 2006. Un gouffre désormais à rembourser, à coup de plans de restructuration et suppressions de postes. « Les difficultés de l’hôpital, aujourd’hui, proviennent des erreurs passées et pour nous, il est inadmissible que les tutelles veuillent restreindre l’offre de soins sur le Briançonnais, alors qu’elles n’assument pas les erreurs qu’elles ont commises par le passé ».
Et alors que la dette atteint aujourd’hui 30 millions d’euros, il faut pour le maire-candidat de Briançon, Gérard Fromm, que l’Etat reprenne ses responsabilités. « J’avais proposé à l’Etat que les 30 millions d’investissements, qui ont été faits sans que la décision soit prise réellement par les gens qui travaillent dans cet l’hôpital, soient mis sur un compte à part et soient gérés par l’Etat », regrette-t-il sur Alpes 1. « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation de gestion difficile, mais l’essentiel de ces difficultés vient du fait qu’il y a eu ces investissements. Je le rappelle, les Jeux Olympiques c’était en 2006. Les travaux se sont terminés en 2012, donc c’est absolument scandaleux ». L’hôpital de Briançon, reconnu comme saisonnier, transfrontalier et en zone éloignée, devrait tout de même recevoir une aide spéciale de l’Etat cette année, de près de 5 millions d’euros. Notez aussi que l’Agence Régionale de Santé PACA a lancé, le 24 février dernier, une consultation sur le prochain Plan territorial de santé. Les communes ont six semaines pour le valider ou le rejeter.
