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Hautes-Alpes : les multiples visages des « Marionnettes des Alpes »

JUSTICE / A l’occasion du 30e anniversaire de la création de la peine de travail d’intérêt général, une visite de l’association « Marionnettes des Alpes » était organisée ce jeudi

Hautes-Alpes - A l’occasion du 30e anniversaire de la création de la peine de travail d’intérêt général, plusieurs évènements étaient organisés cette semaine dans les Alpes du Sud. Des moments d’échanges qui se sont déroulés autour de l’accompagnement des personnes condamnées. Ce jeudi à Gap, une visite de l’association « Marionnettes des Alpes » était notamment organisée. Une structure qui accueille des personnes en démarche de réinsertion sociale et professionnelle, mais également des « Tigistes », des personnes qui viennent effectuer une peine de travail d’intérêt général.

L’association « Marionnettes des Alpes » accueille chaque année une trentaine de personnes. Des femmes qui viennent en stage pour une durée de 6 mois et qui participent à la création d’un spectacle, mais aussi des personnes en situation de réinsertion sociale ou en souffrance psychique. A ce public, viennent se greffer chaque année deux à trois « Tigistes ». Rachel Valavio est directrice de l’Association. Pour elle, la compatibilité des profils est primordiale. « Quand on a douze femmes qui sont en réinsertion depuis quatre mois, ce n’est pas évident d’intégrer un jeune homme de 19 ans au milieu de tout cela. Après tout le monde à sa place aux Marionnettes, il n’y a jamais eu de problèmes à ce niveau-là. L’échange se fait entre ceux qui le souhaitent et chacun dévoile ce qu’il a envie de dévoiler », a-t-elle expliqué au micro d’Alpes 1.

Si la cohabitation se passe plutôt bien, certaines questions sont parfois gênantes. Frédéric, a 39 ans, il effectue une peine de 180 heures de Travail d’Intérêt Général pour production de cannabis. « Quand on me pose des questions, je dis que je suis en stage spécial. Après, il y en a qui insiste un peu sur les questions. Du coup, je peux en dire un peu plus », a-t-il révélé.

Mais si pour Frédéric, il n’est pas toujours évident d’expliquer pourquoi il est là. Il a choisi de proposer ses services à l’association après sa condamnation. L’an dernier, il y avait déjà effectué un stage lors de la préparation du carnaval de Gap. Mais cette fois, ses missions sont toutes autres : « Je fais du nettoyage, la vaisselle après le repas, de l’entretien. Certaines fois quand l’association propose des animations, on me demande de rejoindre le groupe », confie-t-il. Des travaux que Frédéric va devoir réaliser deux fois par semaine jusqu’en Février prochain. Pour lui, c’était cela ou le bracelet électronique. « Avec les occupations que j’ai chez moi, le bracelet n’aurait pas été gênant, mais c’est toujours bien de bouger et se sociabiliser ». Créer du lien social, c’est tout l’objectif de l’association « Marionnettes des Alpes ». Une mission qu’elle réalise depuis 1997.