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Hautes-Alpes : une pharmacienne et un médecin jugés pour escroquerie

L’ancienne propriétaire de la pharmacie de la Commanderie à Gap, et son époux médecin sont soupçonnés d’une vaste escroquerie

Hautes-Alpes - L’ancienne propriétaire de la pharmacie de la Commanderie, avenue Jean Jaurès à Gap, et son époux, radiologue à l’hôpital de Gap, sont soupçonnés d’une vaste escroquerie entre 2007 et 2008. Le couple âgé d’une soixantaine d’années avait été placé en garde à vue, le 25 septembre dernier, et entendus par les enquêteurs de la PJ de Marseille.

« L’enquête a permis de mettre en évidence des anomalies comptables, des factures et des ordonnances douteuses. Le préjudice est estimé à plusieurs dizaine de milliers d’euros », explique à la radio Alpes 1 une source judiciaire. L’ancienne pharmacienne est soupçonnée d’avoir signé directement des ordonnances, ce qui est strictement illégal puisque seul un médecin peut établir des prescriptions. Elle aurait également facturé plusieurs fois le même article à la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie)  des Hautes-Alpes, se le faisant donc rembourser à plusieurs reprises. De son côté, son époux est soupçonné d’avoir volé des médicaments au sein de l’hôpital de Gap, produits ensuite revendus dans la pharmacie de son épouse. Le couple est également suspecté d’emplois fictifs.

« L’ancienne praticienne et son mari ont reconnu partiellement les faits », confirme à la Radio Alpes 1 une source proche du dossier. Les deux individus devraient être prochainement jugés devant le tribunal correctionnel de Gap pour « escroquerie, faux et usages de faux, recel et exercice illégal de la médecine ». Le couple encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.

En juin 2010, le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens avait déjà prononcé à l’encontre de l’ancienne pharmacienne l’interdiction d’exercer une activité pharmaceutique pour une durée de six mois dont trois assortis de sursis. L’ancienne praticienne est également soupçonnée d’avoir vendu, en octobre 2008, son officine « 20% de plus que la valeur réelle du commerce », explique l’avocat gapençais du repreneur, Maître Philippe Lecoyer.