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Hautes-Alpes : le réchauffement climatique, il faut y penser

Yves Clémenceau, responsable du centre Météo France à Briançon : "il faut se demander si l'on pourra maintenir à bout de bras des stations qui ne seront plus fonctionnelles pour le ski"

Hautes-Alpes - Météo France, réorganisé au niveau national. Une restructuration des centres qui doit se faire jusqu’en 2017 et qui touche les Alpes du Sud. Le centre de Château-Arnoux-Saint-Auban n’est désormais plus opérationnel, et il sera fermé d’ici 2013. Seul la structure de Briançon reste, avec des capacités qui augmentent : « nous allons gérer les activités neige et avalanche sur l’ensemble des massifs des Alpes du Sud », a expliqué Yves Clémenceau au micro Alpes 1. Et alors que Météo France est mis à contribution des difficultés budgétaires, le responsable du centre briançonnais a ajouté « la météorologie coûte de l’argent au contribuable. Mais chaque euro investi dans la météorologie en rapporte sept à dix à la collectivité en terme de prévention des catastrophes et de planification des activités ».

Alors que les stations de ski se dirigent de plus en plus vers la culture des canons à neige pour maintenir l’or blanc plus longtemps sur les pistes, Yves Clémenceau a avancé les conséquences sur la gestion de l’eau. « La neige fond au printemps, au moment où les rivières connaissent un débit important. Par contre, en plein hiver, lorsqu’on pompe dans le réseau hydrographique, c’est là où les cours d’eau sont au plus bas », a expliqué au micro Alpes 1 le responsable de la structure Météo France Briançon. Un constat qui pose une question : alors que le réchauffement climatique en fait trembler plus d’un, comment envisager l’avenir des stations de ski ? Pour Yves Clémenceau, il faut désormais s’y préparer et « se demander si l’on pourra maintenir à bout de bras des stations et des sites qui ne seront plus fonctionnels pour l’activité ski. Dans les 3 000 mètres d’altitude, la durée de l’enneigement connaîtra une baisse moindre qu’aux altitudes moyennes de 1 500 mètres », a expliqué Yves Clémenceau en lançant un appel aux politiques : « Ils doivent prendre des décisions de façon à utiliser au mieux les investissements futurs ».

Le réchauffement climatique, qui pose également la question sur les épisodes de sécheresse. Des épisodes qui devraient s’amplifier dans les années à venir : « On a tendance à croire que nous avons un château d’eau avec des réserves inépuisables, mais il y a quand même des tensions. Des évènements comme la canicule de 2003 seront plus fréquents à la fin du siècle, et cette année qui était exceptionnelle sera une situation normale ».