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Hautes-Alpes : l’intercommunalité divise encore les élus

Les maires du département ont trois mois pour se positionner sur le projet de fusion d’intercommunalité

Hautes-Alpes – La préfecture a adressé, fin août, un courrier officiel à chaque maire du département. Les élus ont trois mois pour délibérer en conseil municipal afin de se positionner favorablement ou défavorablement au projet de schéma intercommunal établi par le la Commission Départementale de la Coopération Intercommunale (CDCI) et validé par la préfecture, en décembre 2011. Le schéma prévoit que le département passe de 22 à sept communautés de communes, comprenant la création d’une communauté d’agglomération Gapençaise. L’échéance approche et les élus qui travaillent depuis 19 mois n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le périmètre, les compétences et la gouvernance. Autant dire que le schéma devra être inévitablement revu par la CDCI et la préfecture. Les élus devront toutefois s’accorder pour éviter le couperet de la préfecture. Pour les communes qui n’auront pas donné de réponse, dans ce délai de trois mois, la préfecture rendra de facto un avis favorable au schéma.

Pour l’Argentiérois et le Briançonnais :
La dot ne convient pas et le mariage est d’ores et déjà annulé. « C’était une fusion à minima. Nous voulons une grande communauté de communes qui rassemble le Pays des Ecrins, le Guillestrois et le Queyras », martèle Cyrille Drujon-d’Astros, président de la communauté de communes du Pays des Ecrins. « On ne peut pas additionner les compétences du jour au lendemain », interpelle Alain Fardela, président de la communauté de Communes du Briançonnais.

Pour le Guillestrois et l’Escarton du Queyras :
Le tourisme n’a pas de frontière mais une fusion est-elle encore envisagée ? Pas certain à en croire Bernard Esmieu, le président de la communauté de communes du Guillestrois, « la compétence tourisme qui occasionnerait une augmentation de la fiscalité du Guillestrois de 400% pose la question ».

Pour l'Embrunais et le Savinois-Serre-Ponçon :
L’idée est bonne mais pas question de payer plus. « Il faut que les communes autour du lac forment une entité Serre-Ponçon pour le développement du territoire », rappelle à la Radio Alpes 1 Victor Berengel, président de la communauté de communes du Savinois-Serre-Ponçon. « On est favorable, mais on attend les chiffres concernant la fiscalité », avoue Chantal Eyméoud, présidente de la communauté de communes de l’Embrunais.

Pour le Champsaur et le Valgaudemar :
Le périmètre est logique mais qui va commander ? « Nous étudions la meilleure fiscalité possible. L’idée étant également de répartir les emplois sur le territoire. La gouvernance n’a pas été évoquée », explique Daniel Alluis, président de la communauté de communes du Valgaudemar.

Pour le Gapençais et la Vallée de l’Avance : 
La ville de Gap reste isolée et on cherche des volontaires. Difficile d’imaginer une communauté d’agglomération sans la Vallée de l’Avance, et pourtant : « notre position n’a pas changé », ne cache pas Patrick Galvin, président de la communauté de communes de la Vallée de l’Avance. « De nombreuses interrogations se posent toujours », conforte Rémy Costorier, président de la communauté de communes de Tallard-Barcillonnette.

Pour le Buëch, le Serrois, le Dévoluy et la vallée de l’Oule
Fini l’idée d’une entité Buëch, finalement rien ne sert de voir trop grand. « Fusionner, c’est une hausse de deux points d’impôts sans avoir de garantie de pouvoir poursuivre nos projets », assure à la radio Alpes 1 le Président de la communauté de communes de la Vallée de l’Oule, Gérard Tenoux. « Majoritairement, les élus du Serrois veulent aller dans le sud », rappelle Alain D’Heilly, président de la communauté de communes du Serrois.   

Pour le Laragnais, les Baronnies et Ribiers Val de Méouge
C’est une affaire de sous. Fiscalité et compétences ne font pas bon ménage : « Une étude est finalisée car la fiscalité aura forcement une incidence », confie Auguste Truphème, président de la communauté de communes du Laragnais.  L’idée a fait son chemin reconnaît Bruno Lagier, président de la communauté de communes de Ribiers-Val de Méouge : « Je suis favorable à ce regroupement dans l’intérêt de la population ».