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Auguste Truphème est décédé à l'âge de 92 ans

Auguste Truphème est décédé à l'âge de 92 ans

CARNET NOIR / C'est une haute figure politique des Hautes-Alpes, engagée au Département tout comme dans sa commune de Laragne-Montéglin, qui disparait

 

- Hautes-Alpes - 

Carnet noir avec la disparition d’Auguste Truphème. Le Département des Hautes-Alpes et la commune de Laragne-Montéglin sont endeuillés en ce début de semaine car c’est l’un des sages de la vie politique qui s’en est allé.

 

De Laragne-Montéglin à la présidence du Département

On le reconnaissait par sa voix, celle qu’il a portée pendant des années dans la vie politique haut-alpine et laragnaise. Auguste Truphème s’est donc éteint à son domicile, selon les informations d'Alpes 1. Il venait de fêter ses 92 ans. Une figure engagée dans sa commune : d’abord conseiller municipal de Laragne-Montéglin, c’est en 2008 que l’homme de gauche se présente contre la députée-maire de l’époque, l’UMPiste Henriette Martinez. Il ravit alors le bastion laragnais et accède dans le même temps à la présidence de la communauté de communes du Laragnais.

La présidence, il la connait aussi au sein du Département des Hautes-Alpes. Il est le président du Conseil Général à l’époque, de 2004 à 2008 avant de laisser sa place à Jean-Yves Dusserre. Auguste Truphème, un homme qui aura tenté aussi l’aventure parisienne en tentant d’obtenir en 2008 le siège de sénateur. Alors candidat de la gauche soutenu par le Parti Socialiste et le Parti Communiste Français, c’est finalement le sortant Pierre Bernard-Reymond qui est réélu sur son fauteuil.

 

Un adieu à la vie politique et une succession assurée

C’est en 2014 que le Laragnais quitte la vie politique, en annonçant qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession à la mairie de Laragne-Montéglin puis aux départementales de 2015. Il disait alors partir « serein et confiant ». Il pouvait l’être puisque l’héritage était assuré : c’est sa fille, Anne Truphème, qui a pris la relève sur son fauteuil au Département.

Depuis qu’il avait quitté la vie politique, Auguste Truphème apparaissait comme l’un des sages, se positionnant sur des sujets souvent tabous pour les autres. Il défendait encore, il y a quelques années en arrière, une fusion des deux départements des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence, une « plus grande force » selon lui. Un homme qui aimait aussi raconter l’histoire de l’un de ses amis d’enfance… Albert Spaggiari qui, avant de devenir l’auteur du casse du siècle de la Société Générale de Nice, avait enfant, dérobé des bonbons dans l’épicerie de sa mère.  

 

Les réactions du corps politique

« C’est l’un des deux piliers de la vie politique laragnaise qui s’en est allé », confiait ce matin à la rédaction d'Alpes 1 l’actuel maire de Laragne-Montéglin, Jean-Marc Duprat. Il prévoit de lui rendre un hommage communal.

Quant à Henriette Martinez, sa "meilleure ennemie" politique, c'est avec émotion qu'elle a accueilli la nouvelle.

 

« On avait une complicité laragnaise… Mon père parlait toujours de ‘Gustou’ notre cousin, et quand Auguste me voyait il m’appelait ‘cousine’. Je suis très émue, d’autant que je l’ai rencontré hier », Henriette Martinez

 

 

« C’est un homme qui aimait profondément son territoire, qui savait en parler, parler des gens. Il restera une figure haut-alpine avec un franc-parler », Jean-Marie Bernard, président du Conseil Départemental des Hautes-Alpes

Le sénateur des Hautes-Alpes, Jean-Michel Arnaud, a partagé une photo de lui et Auguste Truphème, "une personnalité truculente et extrêmement attachante". 

Quant à la députée haut-alpine, Marie-Josée Allemand, elle rappelle les partages politiques qu'elle a pu avoir avec lui, « il avait eu l’occasion de me donner de nombreuses anecdotes politiques et m’avait transmis sa vision pour notre territoire ». Le sénateur Jean-Michel Arnaud se souvient lui aussi de moments heureux partagés : "le département est aujourd'hui en deuil".

L'autre députée des Hautes-Alpes, Valérie Rossi, elle voit en la disparition d'Auguste Truphème « un grand vide mais une belle empreinte laissée dans notre département ».

C. Cava Michard