Hautes-Alpes : une mégisserie pour l'abattoir de Guillestre ?

Hautes-Alpes : une mégisserie pour l'abattoir de Guillestre ?

AGRICULTURE / Un projet de tannerie pour récupérer les peaux de moutons ou de chèvres et les valoriser est porté par Jade et Thibaut, éleveurs et travailleurs à l'abattoir de Guillestre

 

- Hautes-Alpes -

Jade et Thibaut, éleveurs et travailleurs à l'abattoir de Guillestre, portent, avec Véronique et Bénédicte, un projet ambitieux : créer une mégisserie. Il s'agit d'une tannerie spécialisée dans le traitement des peaux de petits animaux tels que les moutons et les chèvres. Leur initiative vise à valoriser un produit noble qui est actuellement considéré comme un déchet dans la chaîne de production de l'abattoir, ce qui entraîne des coûts élevés de traitement.

 

"Beaucoup de choses peuvent être récupérées sur les bêtes et qui ont une valeur comme la laine ou le cuir. C'est vraiment dommage de jeter. La bête passe sa vie à produire toutes ces choses-là. Je trouverai ça assez honorable d'en faire quelque chose, surtout qu'on utilise tous de la laine et du cuir." Jade

 

 

Fournir les artisans locaux

Jade et Thibaut ont été formés à la dépouille, et à l'élevage afin d'améliorer les conditions de vie des bêtes pour préserver en particulier la peau des animaux. Avec la mégisserie, chaque année, ils espèrent traiter environ 2600 peaux d'ovins et de caprins. Et même si toutes ne seront pas traitables, cela représente une belle matière première pour Thibaut. Plusieurs possibilités s’offrent à eux pour fournir notamment des artisans locaux.

 

"On peut faire des produits qui sont des peaux crues, c'est à dire qu'on fait du parchemin, des peaux qui sont encore avec les poils ou la laine, pour faire des chaussons, des tapis ou des couvres chaises par exemple. On peut aussi sortir un cuir qui est vraiment un produit travaillé." Thibaut

 

 

Une assemblée générale constitutive est prévue ce mercredi à 20h30 à l'auberge de jeunesse de Guillestre afin de créer une association. Toutes les personnes intéressées sont les bienvenues, qu'il s'agisse d'élus, d'éleveurs, d'artisans ou de toute autre personne. Jade et Thibaut souhaitent que la mégisserie fonctionne sur le même modèle que l'abattoir, c’est-à-dire en société coopérative d’intérêt collectif. Cela permettrait aux éleveurs de valoriser les produits dérivés de leurs élevages. Ils espèrent que la construction de la mégisserie débutera d'ici un an.

T. Durand et N. Dalbera