Alpes de Haute-Provence : "on fait les poches des contribuables manosquins"

ÉCONOMIE / C'est ce qu'a dénoncé mercredi soir Camille Galtier, le maire de Manosque, alors que DLVAgglo envisage d'augmenter la taxe sur le foncier bâti. Mais les chiffres de hausse avancés par l'élu sont imprécis, voire totalement faux

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

La proposition est indigeste, elle a du mal à passer auprès de Camille Galtier. Le maire de Manosque s’oppose à l’augmentation de la taxe sur le foncier bâti envisagée par Durance Lubéron Verdon Agglomération. Selon lui, on fait « les poches des contribuables » manosquins, c’est ce qu’il a déclaré mercredi soir lors du conseil municipal, avançant une augmentation de 150 euros par an pour les ménages manosquins. Un chiffre imprécis, d’autant que l’intercommunalité se retrouve aujourd’hui au pied du mur, notamment en raison d’aménagements sur la Cité Giono.

 

Ne pas proposer un budget en déficit pour l'agglomération

C’est une situation financière « délicate » pour Durance Lubéron Verdon Agglomération, on n’est pas loin de la zone rouge. Car il faut trouver 5 millions d’euros pour équilibrer le budget. D’abord, il y a la compétence GEMAPI, gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations. Elle coûte chère et n’est pas compensée par l’État. Il y a ensuite la zone de Chanteprunier à Manosque, considérablement développée ces dernières années. Centre hospitalier, école internationale, future centre aqualudique, Palais de Justice… ce sont des investissements et un trou de 4 millions d’euros à combler. Et enfin, la facture du traitement des ordures ménagères, de plus en plus salée du fait du marché et de l'augmentation des prix appliqués.

Trois scénarios ont été présentés début mars lors du débat d’orientation budgétaire, deux envisagent d’agir sur le levier fiscal et notamment d’augmenter le taux de foncier bâti. Une taxe qui n’a jamais été touchée depuis la création de l’agglomération en 2013. Restée jusque-là à 0, il est proposé soit de la relever à deux points, soit à quatre points. Une proposition mal accueillie dans les deux cas par le maire de Manosque, Camille Galtier.

 

150 euros donc selon Camille Galtier que les propriétaires manosquins devraient payer en plus par an. Un montant imprécis, voire totalement faux. Selon nos informations, si l’on applique le pire scénario, c’est-à-dire d’une hausse de 4 points de la taxe sur le foncier bâti, un ménage manosquin vivant dans une maison devrait payer en moyenne 122 euros de plus par an, soit 10 euros par mois. Ce serait 66 euros par an pour un appartement, donc 5,5 euros par mois. Si les élus optent plutôt pour l’augmentation de 2 points sur cet impôt, c’est moitié moins que le chiffre avancé par le maire de Manosque : 76 euros par an pour un ménage vivant dans une maison, 41 euros par an pour un appartement.

Autre proposition mise sur la table par Durance Lubéron Verdon Agglomération : augmenter le taux de la taxe sur les ordures ménagères. Un scénario prévoit ainsi de le passer de 11,30 % aujourd’hui à 12,20 %. Quant à la fiscalité GEMAPI, elle pourrait être relevée à hauteur de 500.000 voire 800.000 euros. Si Camille Galtier a déjà annoncé à nos confrères de La Provence qu’il voterait contre ce budget, les autres élus de l’agglomération donneront leur réponse dans quelques jours lors du conseil communautaire. Selon nos informations, un consensus aurait été trouvé par la majorité des maires de l’intercommunalité, avec une feuille de route intermédiaire. Contactée, l’agglomération n’a pas donné suite à nos demandes.

 

C. Cava Michard