Alpes de Haute-Provence : l'année 2022 sera agricole

AGRICULTURE / Le président de la Chambre d'Agriculture, Frédéric Esmiol, met en avant les atouts du département qui perdurent malgré la crise sanitaire. Mais s'inquiète de l'envolée des prix

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

L’année 2022 sera encore COVID, mais elle peut être belle. C’est en tout cas le message d’espoir de Frédéric Esmiol. Dans ses vœux pour l’année prochaine, le président de la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence veut apporter un peu de sérénité et de confiance en l’avenir.

 

Des chiffres qui donnent le sourire

Les installations d’agriculteurs déjà, ils sont une centaine par an à passer le cap, le nombre d’exploitations reste donc stable dans le département malgré la crise sanitaire qui aurait pu en essouffler plus d’un. Le ciel semble aussi dégagé car deux tiers des exploitations commercialisent en circuits courts. Les consommateurs achètent local, et les agriculteurs sont en capacité de répondre à cette évolution de la demande.

Il faut dire aussi que la qualité est là, 50 % des domaines sont sous labels, sous agriculture biologique ou encore sous certification AOP, IGP ou encore HVE. Autant d’acronymes qui prouvent que l’agriculture bas alpine a ses lettres de noblesse.

 

« Nous avons la plus grande zone agricole protégée de France : 8.000 hectares », F. Esmiol

 

Et alors que la pression foncière se fait de plus en plus accrue sur les terres, les Alpes de Haute-Provence ont un joker : la plus grande Zone Agricole Protégée de France, 8.000 hectares. Elle se situe au sein de l’agglomération de Manosque. « C’est un secteur en plein développement. Cette zone permet de fixer des terres à vocation agricole. Ce n’est pas pour autant qu’on bloque le développement économique, mais on se donne les moyens nécessaires pour une agriculture dynamique », explique sur Alpes Frédéric Esmiol, le président de la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence.

 

L’envolée des prix gonfle les inquiétudes

Il faut libérer les énergies, les initiatives pour le président de la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence. Car il va aussi falloir faire face à des coups durs : les gelées, la prédation ou encore le manque de main d’œuvre inquiètent. Et puis il y a aussi les prix. Depuis plusieurs mois, ils ne font qu’augmenter et forcément, les trésoreries des agriculteurs s’en ressentent. « L’azote est passée de 350 euros à plus de 900 euros, les engrais organiques augmentent de 25 %. Ce n’est pas pour autant que nos marges augmentent », craint Frédéric Esmiol.

Dernier vœu pour le président : 2022 sera l’année présidentielle et législative. Dans le tumulte des sujets abordés, l’agriculture et la ruralité ne devront pas être une variable d’ajustement mais un vrai sujet demandant des réponses concrètes.

 

C. Cava Michard