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Alpes de Haute-Provence : le meurtre de Pascal Bahri devant les assises

JUSTICE / Nicolas, 22 ans, comparait pour le meurtre de Pascal Bahri le 14 juin 2017 à Digne les Bains

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Troisième procès dès ce mercredi devant la Cour d’assises des Alpes de Haute-Provence. Nicolas, 22 ans, comparait pour le meurtre de Pascal Bahri le 14 juin 2017 à Digne les Bains. Ce jour-là, les secours et les policiers sont appelés pour un homme gravement blessé à son domicile situé au 3ème étage d’un immeuble place de l’Évêché. À l’arrivée des secours, Pascal Bahri est torse nu, inconscient et baignant dans une mare de sang avec des traces de violences visibles à la tête. Sur le palier, Nicolas, assis par terre, tient des propos incohérents et sent fortement l’alcool. La victime est transportée à l’hôpital mais décèdera à 23h30. Dans son appartement sont relevées de nombreuses traces de sang sur le sol. Une main ensanglantée s’est imprimée sur le mur, des projections également. Plusieurs traces de violence et de lutte sont visibles avec une table basse renversée, le plateau en verre brisé. Sur place, beaucoup d’alcool, des canettes de bières vides, quatre bouteilles de whisky. Lors des auditions, il admet que, alors qu’il vivait chez la victime depuis plusieurs jours car il n’arrivait plus à payer ses loyers, ils consommaient beaucoup d'alcool, entre quatre à cinq bouteilles de whisky le jour du drame. Ce soir là, Nicolas aurait également fumé 20 joints. Les analyses toxicologiques sur la victime et l’accusé le confirment. Une voisine déclare d’ailleurs avoir entendu une rixe vers 16h, et des appels au secours. Montée à l’étage, elle trouve Nicolas sur le palier. Celui-ci lui indique que son ami dort à l’intérieur de l’appartement. Quant aux pompiers intervenus sur place, Nicolas leur explique qu’il s’est battu avec Pascal. Une dette de 400 euros serait à l’origine de la rixe.

 

Que révèlent les expertises?

L’autopsie révèle de multiples signes de lutte et de défense. Pascal avait subi quelques années auparavant une craniectomie et une reconstruction de son crâne. Selon les médecins légistes, il est décédé de multiples coups de pied « violents et répétés » portés à la tête alors qu’il était au sol. L’expertise psychologique menée sur Nicolas souligne que le développement psycho-affectif de ce dernier a été entravé par des ruptures familiales. Une personnalité mal structurée marquée par un trouble « anxio-dépressif ». Selon les experts, il se trouvait dans un état « de fragilité psychologique particulièrement marqué au moment des faits ». Aucune pathologie psychiatrique n’est relevée mais selon l’expertise psychiatrique, Nicolas présente « une dangerosité criminologique avec un risque de récidive élevé ». L’expert relève même qu’il minimise sa responsabilité dans le décès de Pascal. Il met en avant « la nécessité de se défendre et l’état de santé fragile de la victime ». Nicolas était déjà connu des services de police et de justice, au cours de cette année 2017, cinq mains courantes pour violences avaient été déposées.

 

C.Michard/ A. Vallauri