- Alpes de Haute-Provence -
En septembre dernier, elle estimait sur Alpes 1 ne pas avoir pris de distance avec son groupe parlementaire. Pourtant, Delphine Bagarry, députée LREM des Alpes de Haute-Provence, n’a pas voté le Projet de loi de financement de la sécurité sociale ce mardi. Elle fait partie des quatre parlementaires de la majorité à s’être abstenus, alors que 339 députés ont voté pour. Une abstention qu’elle qualifie de « vigilance et de conviction ».
Les mesures d’urgence des gilets jaunes pèseront entièrement sur le budget de la Sécurité Sociale
Premier point de friction : la Sécurité Sociale devra compenser l’exonération des cotisations sociales. Après les manifestations des « gilets jaunes », des mesures d’urgence économiques et sociales avaient été prises par Emmanuel Macron. Le gouvernement avait décidé d'annuler la hausse de la CSG pour près de 4 millions de foyers de retraités. Il avait également choisi d'avancer au 1er janvier 2019 l'exonération de cotisations sociales des heures supplémentaires.
Le coût est estimé à 3 milliards d’euros. Il pèsera entièrement sur la Sécurité Sociale après le vote du PLFSS 2020, en dépit de la loi Veil de 1994, qui oblige l’État à compenser intégralement toute exonération nouvelle de cotisations sociales. Pour Delphine Bagarry, c’est faire plonger plus bas la Sécurité Sociale, « tout le monde a agi pour que la dette soit moindre, elle devait même être effacée en 2020. Même avec la compensation nous aurions eu 2 milliards de déficit, mais ce n’est pas 5 milliards ». La Parlementaire craint également une rupture avec les partenaires sociaux qui gèrent la protection sociale, « on décide de ne pas compenser de façon unilatérale ».
« On ne fait pas un geste aux hôpitaux en première lecture, mais on le fera en seconde lecture », D. Bagarry
Une parlementaire qui se dit aussi préoccupée quant à la situation des hôpitaux. Pas assez de fonds complémentaires dit-elle.