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Alpes de Haute-Provence : assassinat de Josiane Bézard, quand l'une des parties civiles plaide comme la défense

JUSTICE / Depuis ce mercredi, Philippe Bézard, 65 ans, répond de l'assassinat de sa femme, Josiane, disparue en janvier 2014 mais dont le corps n'a jamais été retrouvé. Fait rare devant une Cour d'Assises : l'un des avocats de la partie civile, représentant la fille du couple, avance des arguments dans le sens de la défense

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Procès de l’assassinat de Josiane Bézard : c’est un fait rare, l’une des parties civiles plaidera dans le même sens que la défense. Depuis ce mercredi, Philippe Bézard, 65 ans, comparait pour l’assassinat de sa femme en janvier 2014 à Sainte-Tulle. Le corps de la victime n’a jamais été retrouvé, le juré et les magistrats font donc face à des interrogations qui perdurent dans les discussions. D’autant que l’accusé clame toujours son innocence.

 

L’expert laboratoire ne peut répondre formellement

Philippe Bézard, cet homme aux colères ravageuses, décrit comme manipulateur et fou de jalousie, vivant mal sa séparation et son divorce, aurait-il pu préméditer son meurtre, passer à l’acte et faire disparaitre le corps de sa femme ? Face aux jurés et aux magistrats, ce féru de séries policières a réponse à tout. Y compris quand l’expert du laboratoire est entendu sur les prélèvements ADN réalisés dans sa voiture. Un véhicule mal entretenu dans lequel des traces correspondant à la victime ont été retrouvées.

Depuis le début du procès, Philippe Bézard soutient que sa femme est montée dans sa voiture à de multiples reprises, et notamment pour acheter une plaque de cuisson quelques jours avant sa disparition. Et pour cause, Josiane Bézard n’avait plus de véhicule depuis décembre 2013, jour où son mari, fou de rage, a incendié sa voiture.

 

« Je ne suis pas expert en ADN, mais des cellules de son ADN ont pu être déposées par le principe du transfert secondaire », P. Bézard

 

Ces traces ADN retrouvées sur le tapis de coffre de la voiture de Philippe veulent-elles dire que le corps de Josiane y a été déposé ? Une question à laquelle l’expert laboratoire ne peut répondre, expliquant que le simple fait de déposer ses affaires dans un coffre peut laisser des traces ADN, par transfert secondaire. Un doute dans lequel s’engouffre l’accusé, « je ne suis pas expert, mais Josiane a déposé la plaque de cuisson dans le coffre, des cellules de son ADN ont donc pu être déposées ». Mais le fils de l’accusé et de la victime dément à la barre : sa mère n’utilisait pas la voiture de son père, il est formel, elle empruntait son propre véhicule.

 

L’une des parties civiles plaide dans le sens de la défense

Un procès qui s’annonce toujours complexe, d’autant plus complexe que l’un des avocats de la partie civile, Maître Ramzi Aidoudi, représente la fille de Josiane et Philippe Bézard. Une jeune femme convaincue de l’innocence de son père. C’est donc un fait rare :  la partie civile plaide donc dans le même sens que la défense. Un avocat qui estimait ce mercredi que le dossier comportait de nombreuses incohérences.  

Le procès a été suspendu ce matin à 11h, suite à la grève des avocats. Il reprendra cet après-midi.

 

C. Michard / M. Bonnefoy