Alpes de Haute-Provence : routiers et Medef, « aujourd’hui nous n’avons pas de raisons valables de rejoindre le mouvement »

ÉCONOMIE / Didier Long, nouveau président de l’Union Des Entreprises des Alpes de Haute-Provence (UDE 04), et patron de l'entreprise peyruisienne de Transports Brémond, était l’invité du Supplément.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Le mouvement des gilets jaunes est lancé depuis le 17 novembre et si les points de blocages se réduisent, la colère reste palpable et la solidarité des Français envers le mouvement quasi intacte. Un conflit durant lequel les syndicats n’ont pas pris leur part, y compris du côté du patronat et des transporteurs routiers. Une situation qui s’explique, selon Didier Long, nouveau président de l’Union Des Entreprises des Alpes de Haute-Provence (UDE 04), et patron de l'entreprise peyruisienne de Transports Brémond, par le fait que « les entreprises peuvent répercuter la hausse sur les clients. »

Le représentant de la branche locale du Medef et de la CPME concède que cette hausse « pénalise » les citoyens, pour autant il n’entend pas rejoindre « un mouvement citoyen » dans lequel aussi bien les entreprises que le transporteur routier « ne seraient pas légitimes. » « Les transporteurs routiers contribuent à hauteur de 40 milliards de taxes (…) aujourd’hui nous n’avons pas de raisons valables de rejoindre le mouvement, ce serait déplacé. »

Où va l’argent des taxes ?

Plus que la question des seules taxes sur le carburant, ce qui ferait l’objet de la colère des gilets jaunes serait l’acceptabilité des taxes et impôts, pour Didier Long : « les Français ne savent plus pourquoi ils paient, et c’est bien le problème. »

Une question qui en soulève une autre sur la transition écologique souhaitée par le gouvernement au profit des véhicules électriques : « est-on sûr de savoir si le tout électrique est une bonne solution ? » Comment réagira le réseau électrique lorsqu’une majorité de Français branchera sa voiture le soir pour recharger les batteries, « alors que chaque année en période hivernale on parle de risque de coupure sur le réseau ? » Pour le patron de l’UDE 04, « on ne nous dit pas tout ». S’interrogeant sur la capacité du gouvernement à maitriser le sujet, Didier Long dénonce également le poids des lobbys sur la question.

Vers une récriture des CDD et des CDI pour le Medef ?

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef préconise de gommer les différences entre contrats à durée déterminée (CDD) et contrats à durée indéterminée (CDI) et propose donc d'instaurer un « continuum » entre les CDD de quelques jours, les CDD plus longs et les CDI. « On pourrait imaginer un contrat de 20 jours par mois, mais qui serait flottant dans le mois en fonction de l’activité : trois jours par ci, cinq jours par là… » déclarait début novembre le président du Medef. Une proposition qui permettra d’offrir « une plus grande liberté aux salariés », selon Didier Long.

 

Retrouvez l’intégralité de l'entretien avec Didier Long, dans le Supplément Alpes de Haute-Provence avec Alex Cam, ici: