Alpes de Haute-Provence : affaire Benalla, C.Castaner réaffirme avoir été « choqué par les images »

POLITIQUE / Dans le cadre de l'affaire Alexandre Benalla, Christophe Castaner, délégué général de La République En Marche, était ce mardi matin auditionné devant la commission d’enquête du Sénat.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Près de deux semaines après le déclenchement de l’affaire Benalla, Christophe Castaner a été auditionné ce mardi matin au Sénat pour s'expliquer sur le rôle de Vincent Crase, employé de LREM, mis en examen avec Alexandre Benalla lors des incidents du 1er mai.

 

« Nous ne sommes pas dans une affaire d'État, et je ne pense pas minimiser », Christophe Castaner.

 

Auditionné en tant que responsable de LREM et non en tant que ministre

Christophe Castaner délégué général de La République En Marche est également secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, mais c'est en tant que patron de LREM qu'il est entendu. C’est ce qu’a précisé dès le début de l’audition Philippe Bas, président de la commission d'enquête, expliquant vouloir l'interroger notamment sur la diffusion par des soutiens de LREM d'images de vidéosurveillance obtenues frauduleusement, ou encore sur l'employé de LREM Vincent Crase, qui apparaît avec Alexandre Benalla sur les images des deux arrestations qui font polémique.

Christophe Castaner qui, pendant 1h30 d’audition, a tout d’abord réaffirmé avoir été « choqué par les images » et dénonçant le « comportement individuel inacceptable » et les « mensonges » de l'ex-responsable adjoint de la sûreté et la sécurité de LREM.

 

Christophe Castaner pensait que Vincent Crase intervenait en tant que réserviste

« Vincent Crase m'a déclaré intervenir comme gendarme réserviste auprès de l'Élysée », affirme le délégué général pour expliquer pourquoi il n'a pas saisi la justice. « Je lui ai rappelé que son comportement est en décalage complet avec le rôle attendu à son poste et les valeurs du mouvement. », infligeant une mise à pied de deux semaines à Vincent Crase.

 

« Ses actes sont susceptibles de jeter le discrédit sur notre mouvement. Ce n'est pas une raison pour justifier un licenciement, mais c'est une raison pour assumer un risque de contentieux devant les prud’hommes», C.Castaner.

 

D’où vient la vidéo qui a fuité sur Twitter ?

Sur ce sujet, Christophe Castaner affirme qu'il « n'a connaissance d'aucun membre de LREM » qui aurait relayé sur les réseaux sociaux les images de vidéosurveillance remises illégalement par la police à Alexandre Benalla, assurant avoir découvert leur existence dans les médias. Pour autant Jean-Pierre Sueur, vice-président de la commission, rappelle que les comptes Twitter publiant cette vidéo ont tous retiré ces images « simultanément », quelques heures plus tard. Ce qui laisse penser que ce retrait aurait été coordonné, mais Christophe Castaner s’est dit « convaincu qu’aucune instruction n'a été donnée par les cadres ou les responsables de notre mouvement » tient-il à souligner, « avec la limite de ma conviction. »

 

Afin d’éviter d'autres dérives, la sécurité du mouvement est révisée

Afin d’éviter toute autre dérive, Christophe Castaner a déclaré avoir réuni « l'ensemble des personnels » afin de préciser que la « maison devait être totalement transparente. ». Il s'est également interrogé « pour savoir s'il y avait d'autres personnes dans la maison qui avaient ce statut de réserviste », comme Alexandre Benalla et Vincent Crase. À cette question la réponse est « oui » : deux personnes salariées sont engagées dans la réserve de la gendarmerie, mais n’ont aucun lien avec l’Élysée ou la Garde républicaine.

 

« Bagagiste » des Bleus : Christophe Castaner dénonce les « moqueries » et un « raccourci insultant »

C'est l'une des déclarations politiques les plus commentées dans l'affaire Benalla, y compris par Emmanuel Macron. Le 23 juillet sur BFMTV, Christophe Castaner avait déclaré avoir « entendu dire qu'Alexandre Benalla était chargé de la logistique et des bagages » dans le bus des Bleus lors de leur descente des Champs-Élysées pour célébrer leur victoire à la Coupe du monde.

Interrogé sur ce sujet Christophe Castaner a rétorqué qu'il n'a aucunement voulu minimiser l'affaire. « Dès le 19 juillet, je suis la première personnalité de LREM à parler sur un plateau de télévision. J'ai d'ailleurs à cette occasion corrigé la journaliste sur la gravité des faits », explique le délégué général du mouvement. Mais où avait-il « entendu dire » qu'Alexandre Benalla était chargé de la logistique et des bagages ? Le patron de LREM a convenu ne pas se souvenir. « Sinon je l'aurais retwetté pour me protéger des moqueries », a-t-il conclu.

 

A.Cam