- Alpes de Haute-Provence -
Jacques Mény président de l’association des amis de Jean Giono en est convaincu, « ne pas savoir ce qui lisait Jean Giono, s’est passé à côté d’une partie de son œuvre », et c’est pour cela que l’association s’est porté acquéreur de la bibliothèque personnel de l’artiste, disparu il y a bientôt 50 ans. Une richesse littéraire au cœur de la maison du Paraïs - la maison familiale de Giono, qui appartient désormais à la Ville de Manosque -, mais en pleine déliquescence due à l’inaltérable temps qui passe, et dont ne souhaitait plus avoir la charge la fille de l’écrivain Sylvie Giono.
Entretenu grâce aux droits d’auteur, le coût était devenu trop important pour l’héritière, qui dès 2012 avait fait part de son souhait de trouver une solution à Jacques Mény. S’en est alors suivie un appel aux dons lancé en juin 2015, par l'association des amis de Jean Giono, sous l'égide de la Fondation du patrimoine, pour l’acquisition de la bibliothèque et la restauration des livres.
« Cette bibliothèque nous apprend énormément de chose sur l’homme, sur sa création, sur ses gouts, sur ses curiosités », Jacques Mény
120.000 euros récoltés grâce à 400 donateurs
Il faut ajouter à cela, deux mécènes qui ont également participé à la collecte : Pierre Bergé, disparu l'année passée, avec 40.000 euros et l’écrivain suisse Metin Arditi avec 10.000 euros. La Fondation du patrimoine avec 25.000 euros. La fondation Total et 12.000 euros. Le ministère de la Culture par une subvention de 10.000 euros. La Fondation de France Louis D. avec 10.000 euros et enfin l'association des Amis de Jean Giono avec près de 8.000 euros.
Une bibliothèque qui compte 8.500 ouvrages
Autant de livres qui ont servi de support à l’auteur, et qui parfois contiennent des annotations écrites de la main de Giono ou dédicaces d’autres auteurs. Une bibliothèque inscrite à l'inventaire des monuments historique, labellisée Patrimoine du XXe siècle et Maison des Illustres, et 8.500 ouvrages qui méritent une attention particulière pour faire face au temps. C’est ce que se sont efforcés de faire Thierry Aubry, enseignant à l'Institut national du patrimoine, en compagnie de six étudiantes durant une dizaine de jours sur près de 1.500 livres. Une restauration qui peut prendre entre deux et 150 heures de travail selon l’état du livre. Trois critères ont guidé la sélection des restaurateurs : les préjudices du temps, son importance pour Giono et l’intérêt de certains ouvrages à apparaitre à la grande exposition qui lui sera consacrée, en 2019, au Mucem de Marseille. Mais le choix n’est pas toujours si simple, comme l’explique Thierry Aubry :