Votre ville : DEVOLUY | Changer de ville

Alpes de Haute-Provence : (MAJ) assassinat de Krénar Skendo, les experts entendus

JUSTICE / Depuis ce lundi matin sont jugées par la Cour d'Assises des Alpes de Haute-Provence Anouk G., 51 ans, et sa fille Hélène M., 25 ans, pour l'assassinat de l'époux et beau-père de ces dernières en 2014 à Sisteron

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Une mère et sa fille à la barre depuis ce lundi à la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence. Le 4 juillet 2014, Krénar Skendo, un ancien légionnaire de 46 ans, est tué de plusieurs coups de couteau et de massettes à son domicile de Sisteron, rue de Marseille. Immédiatement, son épouse, Anouk G. âgée aujourd’hui de 51 ans, avoue les faits. Quant à la belle-fille de la victime, de 25 ans désormais, Hélène M., elle était au départ suspectée d’être sa complice. Mais l’enquête a mis à jour des éléments laissant à penser qu’elle a participé à cet acte mortel.

Les deux femmes comparaissent donc pour assassinat, c’est-à-dire homicide avec préméditation. Une mère, une fille, qui risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Si la première, Anouk, a immédiatement avoué l’assassinat, sa fille Hélène l’a toujours nié. Sauf qu’elle aurait été confondue par des témoignages de voisins et une veste polaire beige où les traces ADN de Krénar Skendo ont été retrouvées.

 

Deux femmes attentives 

Dans le box des accusés, Anouk est attentive aux déclarations. Cette femme de forte corpulence paraît soignée : maquillée, les cheveux gris remontés en chignon, elle porte un grand foulard noir. Sa fille n’est pas loin, elle est assise sur le banc car elle n’a pas été placée en détention. Une jeune femme blonde, chignon également, elle garde les mains croisées sur ses genoux, son teint est pâle.

 

Anouk, une femme vulnérable

Ce matin, la Cour revient sur les faits de ce 4 juillet 2014. Mais aussi sur la personnalité d’Anouk, une femme dont la vie sentimentale s’avère décousue. Krénar Skendo était son 5ème compagnon. Chaque fois, c’est elle qui est à l’origine des ruptures avec ces hommes, au profil très différent.  Anouk est décrite comme vulnérable, sa personnalité est difficilement assumée. Elle a un caractère fort, mais est fragile intérieurement, dépressive. C’est une femme dévouée, en particulier à ses enfants, les hommes de sa vie passent au second plan. Hélène et Nicolas, son second fils, qui étaient souvent la source des conflits avec Krénar Skendo. Un homme qui acceptait difficilement la présence d’Hélène au sein du domicile familial de Sisteron, mais aussi son homosexualité. « J’étais amoureuse de lui, mais j’étais au bout du rouleau. Je me sentais harcelée », « ’cétait un coup de foudre, je savais qu’il était violent, je lui trouvais des excuses pour toudira-t-elle à un enquêteur.

 

La personnalité d’Hélène détaillée

Une jeune femme aujourd’hui âgée de 25 ans qui a toujours eu une relation fusionnelle avec sa mère selon des proches. Une relation qui aurait créé des tensions au sein du couple de sa mère. Si dans un premier temps, Hélène décrit Krénar Skendo comme un homme charismatique et travailleur, elle expliquera plus tard aux enquêteurs que celui-ci a évolué, devenant violent, insultant voire même menaçant. Krénar Skendo qui ne supportait pas, selon des amies de la mère, l’homosexualité de la jeune femme. Une jeune femme qui était venue s’installer en mai 2014 à Sisteron après une période de dépression. « Mon beau père m’agressait violement verbalement, à cause de mon orientation sexuelle, qui était incompatible avec le fait d’être musulman. C’était un salopard de première, je n’arrive pas à en vouloir à ma mère je l’aime trop » expliquera-t-elle aux enquêteurs. Pour les deux psychiatres entendus ce lundi, les deux femmes ne souffrent « pas de trouble de la personnalité, pas de maladie mentale, pas de trouble psychique, ni de pathologie ».   

 

« Avec Hélène, on a tué Krénar »

 

Les enquêteurs qui s’étaient rendus sur place au moment des faits ont également été entendus ce lundi. Ils soulignent que la victime a reçu entre 30 et 40 coups de couteaux, ainsi que trois coups de massette sur la tête. Des photos du corps de la victime ont été projetées ce lundi, des photos insoutenables, qu'Anouk et Hélène n’ont pas regardées.

Et puis il y a eu ce lundi, cette phrase, celle d’un gendarme-enquêteur qui rapporte les propos d’un témoin. Anouk lui aurait dit, « avec Hélène, on a tué Krénar ».

 

En savoir plus >>> Alpes de Haute-Provence : assassinat de Krenar Skendo à Sisteron, une mère et sa fille à la barre

 

C. Michard/ A.Vallauri/ M. Bonnefoy