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Alpes de Haute-Provence : assassinat de Krenar Skendo à Sisteron, une mère et sa fille à la barre

JUSTICE / Le 4 juillet 2014 à Sisteron, l'homme de 46 ans est tué à coups de couteau et de massette.

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Tué parce qu'il était violent, selon les accusées. Deuxième affaire à la barre de la Cour d'Assises des Alpes de Haute-Provence ce lundi. Une mère et sa fille comparaissent pour l'assassinat de l'époux et du beau-père de ces dernières. Le 4 juillet 2014, Krenar Skendo, un ancien légionnaire de 46 ans, est tué de plusieurs coups de couteau et massettes à son domicile de Sisteron. Immédiatement, sa femme Anouk G., aujourd'hui âgée de 51 ans, avoue les faits. Quant à sa fille de 25 ans, Hélène M., elle était au départ suspectée d'être sa complice. 

 

Un homme surgit en sang devant une automobiliste

Que s'est-il passé ce 4 juillet 2014 peu avant 9h, dans cette maison familiale située route de Marseille à Sisteron ? Il est près de 8h45 quand la gendarmerie reçoit l'appel d'une automobiliste. Alors qu'elle circule, un homme en sang surgit devant elle. Habillé d'un simple slip noir, il titube et s'effondre. Puis sortent d'une propriété deux femmes, elles aussi couvertes de sang : il s'agit d'Anouk, un marteau à la main, et sa fille Hélène

 

« Il faut qu'il meurt, c'était lui ou nous »


Elles saisissent les pieds de l'homme inerte et le tire à l'intérieur de la propriété. 10 minutes plus tard, c'est Anouk elle même qui contacte les militaires et pose les mots : « J'ai tué mon mari ». Quand les gendarmes arrivent, ils trouvent le corps de Krénar Skendo allongé sur le dos derrière le portail de la propriété, baignant dans son sang. Anouk est avec Hélène et ne cesse de répéter ce qu'elle aurait dit un peu plus tôt à des voisins témoins de la scène : « je l'ai tué, c'était lui ou nous ». Et alors que les pompiers tentent de réanimer l'homme, elle leur demande « que faites vous ? Il faut qu'il meurt ». 

Car selon l'épouse de l'ancien légionnaire, l'homme était humiliant et violent physiquement. Il l'aurait menacé de mort la veille. Persuadée qu'il pourrait s'en prendre à sa vie et celle de ses enfants, sa fille Hélène qui habite depuis quelques semaines l'appartement du rez-de-chaussée, et son fils âgé de 14 ans à l'époque, tous deux issus de précédentes unions, elle prend la décison « de le finir », comme elle l'explique. 

 

Elle assène trois coups de massette alors que Krenar est endormi

Alors que l'homme avait disposé de nombreuses armes blanches dans la maison, y compris dans la chambre conjugale, elle se serait alors emparé d'une massette qui se trouvait sous le matelas et lui aurait asséner trois coups sur la tête alors que la victime est endormie. Krenar aurait alors tenté de fuir au travers du couloir, jusque dans le jardin et au portail. Pendant toute cette course effrenée vers la survie, l'homme aurait également reçu de multiples coups de couteau. L'autopsie relève une quarantaine de lésions par arme blanche. Sous la violence des coups, la pointe du couteau a même cassé dans le corps de la défunte victime, qui a également subi plusieurs blessures d'écrasement provoquées par une massette.

 

La belle-fille de la victime, de complice à auteure présumée ? 

Une affaire qui a connu plusieurs rebondissements et désormais ce sont les deux femmes qui sont poursuivies pour assassinat. Hélène M. n'est donc plus suspectée simplement d'avoir été la complice de sa mère dans cet acte criminel, mais d'avoir participé à ôter la vie à son beau père. 

Depuis les faits, Anouk G. a assumé l'entière culpabilité de cet assassinat, déclarant que sa fille n'avait fait que la « soutenir ». Hélène est donc, dans une premier temps, poursuivie pour complicité d'assassinat. Mais l'enquête menée depuis a mis en évidence une potentielle participation à l'acte mortel. Elle aurait en effet été confondue par une veste polaire beige qu'elle portait au moment des faits, mais aussi par certains témoins qui affirment l'avoir vue, le visage et les cheveux entièrement recouverts d'une couleur rouge. Pourtant, la jeune femme de 25 ans continue de déclarer que ce sang provient des vêtements de sa mère, après qu'elle l'ait prise dans les bras. 

 

C. Michard