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Alpes de Haute-Provence : la guerre continue à Mallefougasse autour de la scierie

SOCIÉTÉ / Depuis 2004, des riverains dénoncent l'installation d'une industrie sur des terres agricoles, avec de nombreuses nuisances.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

L’ambiance est tendue depuis 2004 entre les riverains de Mallefougasse et la scierie Mélèze Bois Rond. Des habitants qui dénoncent des nuisances sonores et olfactives, rappelant que l’activité industrielle s’effectue illégalement sur des terres agricoles. Pour l’entreprise, des investissements importants ont été faits pour réduire les nuisances, au point de mettre aujourd’hui en danger les huit emplois.

 

 

De l’industriel sur des terres agricoles

La famille Tron s’est installée à Mallefougasse en 1955, pour cultiver de la lavande et quelques moutons. Leur fils, Noël Tron, a commencé une activité de scierie dans les années 70, sans nouveau permis de construire ou requalification du site. Une première pétition est alors envoyée au préfet en 2004. « Les riverains se sont plaints parce qu’effectivement il y avait des nuisances », explique Pierre Lemaire qui est l’un des plaignants. Autre point de discorde, la Plan d’Occupation des Sols, puis le Plan Local d’Urbanisme n’ont jamais été modifiés en faveur de l’installation d’une scierie.

 

« Il est venu s’installer dans des terrains agricoles qui ne sont pas du tout destinés à une entreprise industrielle », P. Lemaire

 

Des négociations à l’amiable ont été tentées. La commune de Sisteron, selon les riverains, aurait même proposé un échange de terrains avec Mallefougasse. « Évidemment, il trouve que c’est trop cher. Ça coûte moins cher de rester chez papa et maman. »

 

Pierre Lemaire, plaignant :

 

La scierie va-t-elle fermer ?

Noël Tron veut rester sur place, obligé à plusieurs reprises par la justice de réaliser des travaux, alors que des expertises indépendantes parlent d’un niveau sonore 2 à 3 fois supérieur au niveau autorisé. « Au début, ils reprochaient des nuisances sonores. J’ai entrepris des travaux d’isolation. Pas assez suffisants apparemment, puisque la justice a ordonné une expertise qui a révélé qu’il fallait que je renforce mes travaux d’isolation », regrette le chef d’entreprise. Il doit encore construire une cabine acoustique sur la partie sud de son établissement, pour réduire les nuisances sonores.

Un nouvel investissement qu’il dit ne pouvoir supporter. « C’est impossible, je serais obligé de fermer ». La justice lui donne jusqu’en mai pour réaliser ces travaux, sinon la SARL Mélèze Bois Rond devra payer 1.000 euros d’amende par jour.

 

Noël Tron, gérant de la SARL Mélèze Bois Rond :

 

Après le jugement de la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, tombé en décembre dernier, la scierie a dépassé le délai pour se pourvoir en cassation.