Alpes de Haute-Provence : une scierie malmenée par les riverains

ECONOMIE / Une association de riverains attaque l’entreprise SARL Mélèze Bois Rond en justice pour nuisances sonores et olfactives.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Installée depuis plus de 40 ans à Mallefougasse-Augès, sur le versant nord de la Montagne de Lure, une scierie familiale risque de fermer. Depuis 2005, une association de riverains attaque l’entreprise en justice pour nuisances sonores et olfactives. La SARL Mélèze Bois Rond qui assure ne plus pouvoir faire d’investissements. Les huit salariés risquent de perdre leur emploi.

 

Une famille installée depuis plus de 60 ans

C’est en 1955 que la famille Tron commence à travailler à Mallefougasse-Augès, d’abord en tant que cultivateur de lavande, puis en tant qu’éleveur de moutons. C’est dans les années 70 qu’une scierie voit le jour. Aujourd’hui, la SARL Mélèze Bois Rond s'enorgueillit de travailler du bois sans traitement chimique. « On a commencé par du bois de chauffage, après nous avons été exploitant forestier et depuis 2001, on s’est dirigé sur la transformation du bois », explique le gérant Noël Tron.

Depuis 2005, l’association VITAL a vu le jour. Elle réunit des riverains mécontents. « Au début, ils reprochaient des nuisances sonores. J’ai entrepris des travaux d’isolation. Pas assez suffisamment apparemment, puisque la justice a ordonné une expertise qui a révélé qu’il fallait que je renforce mes travaux d’isolation. » Les relations sont tendues entre l’entreprise, la mairie et les habitants. Tout se fait par avocats interposés.

 

« Ils en veulent toujours plus, alors qu’il n’y a plus de nuisances », N. Tron

 

Noël Tron a même fait appel à un cabinet indépendant, l’APAVE, pour expertiser ses installations, mais pour les riverains cela semble pas convainquant.

 

Une entreprise qui risque la faillite

Actuellement, la justice donne un délai de six mois pour que les engins manuscopiques thermiques soient remplacés par des électriques. « Je me suis renseigné auprès de mon fournisseur, mais ça n’existe pas », explique Noël Tron. Le chef d’entreprise doit aussi construire une cabine acoustique sur la partie sud de son établissement, pour réduire les nuisances sonores. « J’ai besoin d’un permis de construire qui m’est refusé », assure-t-il tout en prévoyant de redemander une entrevue avec le maire de Mallefougasse-Augès Jean-Paul Deorsola.

Si les travaux ne sont pas effectués à temps, la SARL Mélèze Bois Rond devra payer 1.000 euros d’amende par jour. Avec les investissements déjà effectués et plus 44.000 euros d’études et d’indemnités versés aux riverains, la société se dit au bord du dépôt de bilan. « C’est impossible à supporter, je serais obligé de fermer », assure Noël Tron.

 

Pour mobiliser l’opinion publique, une pétition a été mis en ligne. Elle compte plus de 37.500 signataires. Elle est notamment adressée au Secrétaire d’État Christophe Castaner.