Alpes de Haute-Provence : l'arrivée de migrants enflamme Barcelonnette

SOLIDARITÉ / L'annonce de l'arrivée de 34 à 36 migrants fait réagir la Vallée de l'Ubaye. Un conseil municipal exceptionnel se tient ce mardi.

 

- Alpes de Haute-Provence –

 

Les avis s’entrechoquent dans la Vallée de l’Ubaye, alors qu’une trentaine de migrants doit être déplacée de la Jungle de Calais à Barcelonnette à l’automne prochain. Un conseil municipal exceptionnel se tient ce mardi après-midi. Une municipalité qui dénonce avoir été mise devant le fait accompli, sans consultation. Chez les habitants, les extrêmes s’affrontent.

 

Des djihadistes infiltrés chez les migrants

« La politique proposée aujourd'hui fait courir le risque que parmi eux s'infiltrent des djihadistes pour semer le chaos » : c’est ce qu’on peut lire sur une pétition en ligne, qui a déjà réuni plus de 640 signatures. « Dans un contexte de guerre au terrorisme doit-t-on être de bons samaritains ? », s’interroge l’auteur de la pétition Patrick Marchand.

Une peur face à l’annonce de la préfecture de l’arrivée prochaine de 34 à 36 migrants de Calais, des hommes, pour être hébergés dans 6 à 7 appartements vacants des HLM Les Allaris. Une peur après les attentats de Nice, mais aussi de Munich et dernièrement de Ansbach en Allemagne, par un réfugié syrien. « S’il y a des choses qui se passent mal, je saurais réagir. Ce que je voudrais, c’est qu’on me fasse confiance pour qu’on puisse tout faire, en relation avec les services de l’État, pour que tout se passe bien. Encore que, ce qui se passe en Allemagne, nous montre qu’il peut y avoir des déséquilibrés et que cela ne se détecte pas facilement », annonce le maire de Barcelonnette, Pierre-Martin Charpenel, qui appelle à l’apaisement.

 

Barcelonnette doit rester unie

« Essayons de rester unis, parce qu’il y a toujours des extrêmes dans ces problèmes-là. Il y a des bisounours d’un côté et des enragés de l’autre », explique Pierre-Martin Charpenel. « Moi, j’essaye d’être ni un bisounours, ni un enragé et, au contraire, de rester un médiateur. » Un médiateur qui veut pouvoir s’assurer que ces migrants seront bien s’intégrés, car que ce soit dans le camps des « contre », ou dans le camp des « pour », une question inquiète tout le monde : la sécurité.

Violette Patron a aussi mis en ligne une pétition, mais en faveur de l’accueil de migrants à Barcelonnette. « Je comprends tout à fait que les gens aient peur. On vit dans un monde qui n’est pas évident, surtout en ce moment avec les récents événements. Mais, en ayant peur, on va se couper du monde et ce n’est pas comme cela que ça va évoluer dans le bon sens », dit-elle sur Alpes 1. « C’est sûr qu’un maximum de garanties de sécurité doivent être prises, de choisir des gens dont on est sûr de leur origine et que ce soient des gens volontaires. »

 

Hébergés pour 3 mois

Des migrants qui seront accompagnés dans leurs démarches, par l’association, Adoma. Ils resteront à Barcelonnette 2 à 3 mois, avant d’être dirigés sur Marseille. Le conseil municipal de Barcelonnette qui votera pour ou contre cet accueil ce mardi après-midi. Le coût de cet accueil est pris en charge par l’État, qui versera 1.000 euros par migrants à la commune de Barcelonnette.

 

Pierre-Martin Charpenel, maire de Barcelonnette :

Violette Patron, pétitionnaire :