Votre ville : LES ORRES | Changer de ville

Alpes de Haute-Provence : la surveillance intensive des frontières avec l'Italie

ATTENTATS PARIS / Les contrôles aux frontières sont renforcées. Exemple sur le col de Larche, dans la Vallée de l'Ubaye.


- Alpes de Haute-Provence –


Les contrôles renforcés aux frontières, une mesure prise au lendemain des attentats terroristes en Île-de-France. Cela concerne actuellement trois points de passage dans les Alpes du Sud avec l’Italie : le col de Montgenèvre, avec un contrôle systématique de tous les véhicules et personnes par la Police aux Frontières ; le col de l’Échelle, avec des contrôles aléatoires de la gendarmerie et la douane. Un contrôle renforcé également dans les Alpes de Haute-Provence, sur le col de Larche.


    


De chaque côté de la frontière, des gendarmes armés, mitraillette en main. Au centre, deux équipes de deux à trois militaires qui procèdent aux contrôles des véhicules. Un contrôle aléatoire. « On fait une recherche d’identité des personnes et un contrôle des véhicules, savoir d’où ils viennent. On utilise pour cela nos bases centrales de fichiers », explique au micro Alpes 1 l’adjudant-chef Alain Bellagamba commande le PSIG de Jausiers, le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie. « Là, de manière plus particulière avec les attentats, on a une possibilité avec l’article 78-2-7 du Code de Procédure Pénale de faire une recherche administrative un peu plus poussée du véhicule. » En clair, une fouille sans consentement du conducteur et sans réquisition du procureur de la République. C’est l’État d’Urgence qui permet cela.


Un contrôle qui devait se mettre en place le 13 novembre pour la Cop 21


  


« Je suis bien content. Je fais confiance aux gendarmes. Je présume que c’est très important, pour la simple question qu’il y a toujours des petits malins qui essayent de passer », raconte Glaudi, automobiliste italien. « Il n’y a pas de petite frontière. C’est parfois même les petites qui sont les plus dangereuses », ajoute-t-il. Plus discrète, elles sont parfois privilégiées par les personnes mal intentionnées. « De l’autre côté, c’est l’Italie du nord, qui est très passante et riche. Tous les axes routiers peuvent être franchis par n’importe qui », rappelle l’adjudant-chef Alain Bellagamba.

Un contrôle aux frontières qui devait déjà se mettre en place dès le 13 novembre dernier, jour des attentats, dans le cadre de la Cop 21, mais qui est désormais renforcé, avec l’aide de chiens spécialisés. « En fonction des contrôles que l’on va pouvoir faire, c’est soit un chien armes et explosifs, soit un chien stupéfiants. Il ne faut pas le nier, les terroristes arrivent à financer leurs activités grâce à des trafics de stupéfiants », explique le colonel Christophe Cuignet, commandant du groupement de gendarmerie des Alpes de Haute-Provence. Cinq chiens disponibles sur Digne-les-Bains, base des Alpes du Sud. D’autres sont également disponibles sur Nice.


L’État d’urgence et le renfort des réservistes


  


Autre particularité, le dispositif Cop 21 est désormais renforcé par les 23.000 gendarmes réservistes de France, plus d’une centaine de militaires sur 421 gendarmes professionnels dans les Alpes de Haute-Provence. « Les motivations, c’est d’abord et bien sûr de renforcer nos collègues d’active, quand besoin se fait sentir. ça a été le cas récemment, avec le crash de l’A320, aujourd’hui avec ces problèmes de terrorisme », confie le lieutenant de réserve Pascal Boucard, basé à Digne-les-Bains et agent du Conseil départemental dans le civil. « Nous sommes particulièrement fiers et attentifs à renforcer nos collègues, dans ces conditions. L’esprit civique qui nous anime est vraiment présent aujourd’hui. »




Un dispositif qui concerne la route, mais pas seulement. Les chemins de montagne sont scrutés par hélicoptère. Le PGHM de Digne-les-Bains qui apporte son soutien. L’hélicoptère vérifie qu’aucune personne suspecte ne franchit les frontières à pied. Il observe également les véhicules, pour vérifier qu’aucun ne fasse, par exemple, demi-tour avant le poste-frontière. Notez que la réglementation européenne sur l’Espace Schengen, autorise des contrôles frontières sur une bande de 20 km, avant et après celle-ci.