Alpes de Haute-Provence – Depuis le lancement de la campagne de Christian Estrosi, tête de liste Les Républicains aux élections régionales Paca dans les Alpes du Sud, Michel Lanfranchi président du parti dans les Alpes de Haute-Provence, est le grand absent sur les photos de famille.
Vers une fin programmée ?
« Lécher, lâcher, lyncher », la fameuse règle des 3L inventée par Jean-François Kahn pour désigner les rapports entre médias et politiques, serait-elle en train de s’appliquer au sein d’une même famille politique ? Celle de Les Républicains, à l'égard de Michel Lanfranchi ?
Probablement. Lâché dans un premier temps par ses électeurs, qui ne lui ont pas renouvelé leur confiance sur sa commune du Lauzet-Ubaye, puis lors des départementales, c’est désormais sa propre base politique qui lui tourne le dos.
L’homme qui fut faiseur d’élus durant des décennies, et dont la porte était celle à laquelle on allait taper pour parler et régler des dossiers locaux, notamment en Ubaye, est mis de côté par sa base, l’accusant d’appliquer une politique passéiste, doublée d’un clientélisme d’antan. Michel Lanfranchi tient aujourd’hui, selon elle, le titre de responsable de défaites successives aux dernières échéances, sur fond de guerre politique avec Daniel Spagnou, maire de Sisteron.
Aujourd’hui, politesse politique oblige, la jeune génération salue son parcours et son ouverture à la jeunesse, tout en reconnaissant à visage caché qu’après de tels déboires, il est largement temps de rendre le tablier. Discours entièrement assumé par le maire de Corbière et conseiller départemental, Jean-Claude Castel. Le candidat à la succession du parti dénonce l’entêtement d’un homme qui aura tout perdu en quelques mois. Une analyse partagée dans les couloirs, par une grande partie de la famille Les Républicains.
Relégué en simple spectateur par Christian Estrosi
La tête de liste aux élections régionales Paca pour Les Républicains, Christian Estrosi, n’a jamais caché son amitié pour Daniel Spagnou, maire de Sisteron et ancien député, qui lui rend bien. L’élu a en effet accepté la présidence départementale de son comité de soutien. Une amitié à la défaveur de Michel Lanfranchi, qui n’aura eu droit qu’à un rôle de figurant pour les élections régionales.
Un rôle que n’aura pas endossé le président du parti durant toute la campagne estivale, s’effaçant de toutes les réunions politiques et publiques du candidat. Préférant des vacances loin du tumulte régional. Et donc brillant par son absence sur les photos de famille lors de la tournée de Christian Estrosi dans les Alpes du Sud, publiées récemment sur le nouveau site de Les Républicains.
En vieux loup de la politique, du haut de ses 80 printemps passés, Michel Lanfranchi reviendra-t-il de ses vacances, les valises chargées de casseroles à l’encontre de ceux qui aujourd’hui le lynchent ? Des cadeaux politiques empoisonnés afin de faire pression, et tenir la barre le temps d’une nouvelle traversée ? Ou inspiré par l’esprit d’Athéna, en sage dont l’esprit du guerrier politique aurait compris que sa personnalité n’était plus au centre de l’échiquier politique de droite dans les Alpes de Haute-Provence ?
La réponse ne devrait pas tarder à s’esquisser, les élections à la présidence du parti étant programmées pour janvier 2016.
