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Alpes de Haute-Provence : les déchets font débat

Au cœur de la discorde : l’implantation d’un site de stockage des déchets non dangereux sur le site naturel des Parrines

Alpes de Haute-Provence - Le torchon brûle entre la ville de Château-Arnoux-Saint-Auban, la Communauté de communes de la Moyenne-Durance et le Conseil Général des Alpes de Haute-Provence. Au cœur de la discorde : l’implantation d’un site de stockage des déchets non dangereux sur le site naturel des Parrines. Un projet de 40 hectares porté par le Sydevom depuis 2003 mais qui subit des démêlés judiciaires et administratifs depuis 2008.

Aujourd’hui, les déchets des Alpes de Haute-Provence sont stockés sur Valensole pour la grande majorité (65 000 tonnes par an), et sur le site du Beynon dans les Hautes-Alpes (12 000 tonnes). Pour être autonome, le Conseil Général et le Sydevom ont donc projeté la création en 2003 d’un nouveau site de stockage, dans le nord des Alpes de Haute-Provence. Un objectif écologique avant tout selon René Massette, vice-président au Conseil Général et président du Sydevom : « Le site de Valensole, qui est le seul susceptible de recevoir des déchets, a une durée de vie qui est compté, puisque les autorisations en cours vont jusqu’en 2023. De toute façon, le site de Valensole seul ne peut pas recevoir l’ensemble des déchets du département », a-t-il indiqué sur Alpes 1.

Le site de Château-Arnoux a été sélectionné par un cabinet d’étude indépendant avant 2008, où est intervenu un changement de municipalité. José Escanez a laissé place à Patrick Martellini, une municipalité qui s’est positionnée contre ce projet, tout comme la Communauté de communes de la Moyenne-Durance présidée également par Patrick Martellini. Une opposition portée par l’association « Sauvegarde des Parrines » : « Le projet n’est pas ficelé comme il devrait l’être, puisqu’aujourd’hui le besoin n’est pas vraiment avéré. Sur le choix du site, il est protégé. Il y a des sources, il y a beaucoup d’impacts environnementaux », explique le président de l’association Serge Giraud.  

En février 2009, la ville et la com-com ont attaqué la déclaration d'utilité publique, accordée par la Préfecture en décembre 2008. En mai 2010, Château-Arnoux a fait appel et a posé un nouveau recours contre le Plan départemental des déchets ménagers adopté à l’unanimité le 25 juin 2010. Le tribunal administratif de Marseille a pour l’instant rejeté ces recours, un appel doit être prochainement examiné. Le Conseil Général espère pouvoir déposer un permis de construire avant la fin de l’année. La municipalité de Château-Arnoux-Saint-Auban nous a indiqué être « vraiment contre et nous irons jusqu’au bout de ce que l’on peut faire ».