Alpes du Sud : les « cars Macron » en substitution des TER, est-ce possible dans les Alpes du Sud ?

TRANSPORT / Depuis l’annonce d’une étude par la région PACA sur la ligne TER, Gap-Briançon, chacun s’inquiète de l’avenir d’une ligne qui pourrait être remplacée par des bus. Une possibilité rendue possible par les « cars Macron » ? La réponse ici.

 

- Alpes du Sud -

 

Le débat sur la possibilité de voir des bus se substituer au TER dans les Alpes du Sud fait rage depuis que le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi, a annoncé le lancement d’études sur quatre lignes TER de la région dont Gap-Briançon. Inquiétude relayée tour à tour par les députés des Hautes-Alpes, Karine Berger (PS) et Joël Giraud (PRG).

 

«  Que J.Giraud et  K.Berger cessent d’agiter le chiffon rouge consistant à caricaturer C.Estrosi »

De son côté, le président Les Républicains et candidat aux législatives face à Joël Giraud, Arnaud Murgia, appelle à « cesser d’agiter le chiffon rouge. » Plus qu’une réalité imminente, Arnaud Murgia dénonce « des rumeurs sur les fermetures de lignes et le remplacement par des bus », des rumeurs répandues par un Joël Giraud, soutien d’Emmanuel Macron, « principal promoteur du remplacement des trains par des bus en France, on pourrait presque rire ! » Pour autant, l’étude existe bien, et donc la question se pose de savoir qu’elle en sera l’issue ?

 

« Des annonces de gribouille qui ne rendent pas service au territoire »

Ce que dénonce le député-maire de l’Argentière-la-Bessée, à travers cette rhétorique, est l’une des conditions à laquelle souscrivent 61% des utilisateurs du TER interrogés en préambule de cette étude, qui seraient favorables à la mise en place de cars : « des routes ou des voies exclusivement réservées au passage des cars. »

D’évidence, une vraie difficulté dans nos territoires, voire « un garde-fou si contraignant que, de toute façon on ne pourra pas le faire (…) les personnes qui ont lancé cette étude entre Gap et Briançon n’ont peut-être pas complétement regardé la géographie qui sépare ces deux villes, à moins de goudronner les voies SNCF », insiste Joël Giraud.

 

« Ne remplaçons pas les trains par des cars, optons pour la complémentarité ! »

C’est également le mot d’ordre d’une pétition déposé sur le site Change.org. Proposée par 28 associations et collectifs de défense des usagers (dont ALAS 04/05, le Comité de Développement du Grand Briançonnais, Briançon Italie Ferroviaire, le collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, l’Association pour la promotion de la ligne SNCF Grenoble Veynes Gap, et le conseil de développement du pays Serre-Ponçon-Ubaye),  elle a recueilli à ce jour 4.905 signatures. Une pétition soutenue également par EELV Paca.

 

Les « cars Macron » en substitution des TER ?

Soutien d’Emmanuel Macron et candidat En Marche pour les législatives, Joël Giraud se voit également interrogé sur la contradiction qui réside entre le « non » pour les bus dans les Alpes du Sud en substitution du TER et son soutien à celui qui a libéralisé les lignes de bus en France. Sauf que, le texte est très clair sur le sujet.

Alors que dit ce texte, concrètement? Si celui-ci ouvre bien à la concurrence le transport de passagers par autocar, c’est uniquement sur les longues distances en France, en autorisant le lancement de lignes nationales. En revanche, les lignes dont la distance routière est inférieure ou égale à 100 kilomètres entre le point d'origine et le point de destination de la liaison, dont les détours ne sont pas comptabilisés, avec ou sans correspondance, ne sont pas concernés par ces fameux « cars Macron ».

Même en estimant que la ligne soit directe entre Gap et Briançon, les fameux 100 km ne sont pas atteints, les deux villes étant distantes de 86 km. Autre possibilité ? Envisager une ligne directe Marseille-Briançon (210 km). Mais dans ce cas un autre garde-fou inscrit dans le texte, l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (ARAFER), peut être saisie et décréter que la ligne de bus concernée est en concurrence déloyale avec une ligne ferroviaire et décide d’en interdire l’exploitation.