Alpes du Sud : primaire de la gauche, B.Hamon le candidat d’EELV

POLITIQUE / Quand les écologistes souhaitent la recomposition de la gauche, Benoit Hamon devient celui qui au sein du PS répond le mieux aux attentes d’EELV, y compris dans les Alpes du Sud.

 

- Alpes du Sud -

Revenu Universel d'Existence, semaine de 32 heures, sanctuarisation des biens communs (eau, air, terre et biodiversité) dans la Constitution, lutte contre les pesticides, taxes écolos aux frontières de l'Europe, remise en cause du seul critère du PIB, suppression progressive du diesel, VIe République... L’orientation politique de Benoit Hamon, présenté encore aujourd’hui comme outsider de la primaire de la gauche, est aussi le choix des écologistes dans les Alpes du Sud.

 

« C'est un imaginaire politique qui correspond à celui que défend EELV depuis longtemps », David Cormand, patron d’EELV.

 

Échange d’amabilités entre le candidat PS et le candidat EELV

Si le candidat à la présidentielle EELV Yannick Jadot ne manque pas de souligner que Benoît Hamon était « le plus écolo-compatible » des quatre grands candidats à la primaire des 22 et 29 janvier, dans les Alpes du Sud également, l’ex-éphémère ministre de l’Éducation trouve un écho favorable.

« Pas dupe » de la nécessité du besoin de voix pour Benoît Hamon, Thierry Baud, co-porte parole d’EELV dans les Hautes-Alpes, emet tout d’abord l’idée d’une recomposition « nécessaire » de la gauche, dont « B.Hamon et les frondeurs doivent être acteurs de cette recomposition. » Additionnant les futures forces de gauche après « l’explosion du PS », Thierry Baud souhaite la naissance d’un « nouveau parti entre EELV et une partie de la gauche. » Une reconstruction qui devra se faire après les présidentielles « après l’acte de décès final du PS, des passerelles entre les différents partis doivent voir le jour, à l’image du travail présenté avec la liste de la Région Coopérative lors des régionales de 2015 - une liste qui avait réuni EELV, Ensemble !, PCF et  Front de Gauche- Ndlr.  », souhaite Thierry Baud.

« Il y a une proximité évidente avec B.Hamon qui prend en compte les intérêts écologistes (…)  Il explore au-delà des partis traditionnels, ce qui lui permet d’avoir une compatibilité programmatique et idéologique avec EELV », annonce de son côté Colette Charriau, porte-parole d’EELV dans les Alpes de Haute-Provence. Écolo compatible donc pour la représentante d’EELV, qui tend elle aussi vers la « reconstruction d’un nouveau parti à gauche » après la présidentielle.

Une reconstruction rendue encore plus palpable dans un avenir proche depuis que Benoît Hamon a affirmé, dans une interview au site Reporterre,  qu’il ne sera « plus socialiste sans être écologiste ». « Aujourd’hui, la gauche se recompose. Et elle se recompose, fort heureusement, sur du fond. Sur certaines questions, j’ai des proximités évidentes avec Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot. Sur d’autres, moins », avait-t-il déclaré.

 

Présidentielles et législatives : deux enjeux aux lignes bien distinctes

Si pour EELV, les jeux semblent, en partie, faits pour la présidentielle à l’image des déclarations de Yannick Jadot, « je ne crois pas qu’il y aura un président écologiste en 2017 » , en ce qui concerne les législatives « se mettre derrière B.Hamon ne suffit pas », pour Colette Charriau. Une manière d’annoncer à Franck Parra, candidat aux législatives, dans la 2ème circonscription des Alpes de Haute-Provence, soutien de B.Hamon et toujours dans l’attente d’une main tendue de la part de partis comme le PCF, le FdG, ou EELV que le soutien ne sera pas automatique. « Franck Parra est un électron libre, et avant d’imaginer quoi que ce soit, il faudra discuter de programme avant de discuter de la personne », insiste encore Colette Charriau.

Aucun soutien envisageable non plus pour le député (PS) sortant, Christophe Castaner, de la part des verts dans les Alpes de Haute-Provence. « C.Castaner a fait le choix de Macron, et le programme social libéral n’est pas compatible aux idées d’EELV (…) il n’y a pas trace d’un programme sur l’écologie chez Macron, comment voulez-vous qu’on soutienne C.Castaner ? » Dont acte, après les régionales, Christophe Castaner devra donc, sans surprise, se passer des voix des verts lors de sa campagne.

Aucun soutien pour un quelconque candidat déclaré aujourd’hui, « mais des candidats nous en aurons », prévient la représentante d’EELV 04. « Nous sommes attentifs à l’expérience d’EELV dans les Hautes-Alpes et nous pourrions faire pareil dans notre département », conclut Colette Charriau.

L’expérience d’EELV dans les Hautes-Alpes, outre l’opposition aux candidatures sortantes de Karine Berger (PS) et Joël Giraud (PRG), sera de « poursuivre l’expérience de la  Région Coopérative », précise Thierry Baud. « Nous aurons des candidats dans les deux circonscriptions avec Ensemble ! et le PCF (…) j'imaginerai bien une candidature citoyenne dans le nord du département sur la base d'une personnalitée issue de la luttte contre la THT » annonce sur Alpes 1 le co-porte parole d’EELV 05.