Le 8:30 avec Yvon Grosso

Le 8:30 avec Yvon Grosso

ÉCONOMIE / Le président du MEDEF Sud appelle à "vacciner, vacciner, vacciner" et à une gestion sur le long terme de la crise économique en France

 

- Région - 

 

Pfizer BioNtech, Moderna, Astra Zeneca et désormais Spoutnik V… c’est le marché des vaccins contre le coronavirus. Mais certains vaccins n’existent pas face à des maux. Dans les entreprises, on souffre de ce qu’on appelle « un mur de dettes ». Certains se veulent optimiste comme Daniel Margot, le président de la CCI dans les Alpes de Haute-Provence. On croit à l’après crise, à une croissance à deux chiffres car c’est un phénomène de surconsommation qui pourrait toucher les Français après des mois de restrictions de liberté. Mais avant d’aller tous trinquer sur les terrasses, combien d’entreprises auront-elles trinquer de la pandémie ?

 

Les entreprises naviguent à vue

Invité ce jeudi matin du « 8 :30 » sur Alpes 1, Yvon Grosso le président du MEDEF Sud estime que les entreprises manquent aujourd’hui de visibilité, « on souffre de court-termisme. Au premier confinement, nous pensions en sortir en septembre. On a refermé en novembre. On pensait que ça allait se terminer pour les fêtes, et on repart dans un troisième confinement ». Malgré la dernière analyse de l’INSEE qui établit un recul de l’emploi « limité » en région face aux confinements, les pertes sont là. Entre 6 à 8 % de chiffre d’affaires en moins dans les Alpes du Sud, « le plus touché en région ce sont les Alpes-Maritimes avec 13 % de perte. Le PIB régional a reculé de 10 % ».

 

« L’entreprise a horreur de ne pas s’inscrire dans la durée », Y. Grosso

 

Aujourd’hui, le milieu économique a besoin d’une visibilité stable « car la trésorerie a été largement entamée depuis un an ». Yvon Grosso s’en réfère alors au modèle allemand où le PGE, le Prêt Garanti par l’État, a été accordé pour une durée de 10 ans avec une garantie de l’État portant sur cinq ans. Contrairement à la France où ces prêts, qui peuvent être souscrits jusqu’au 30 juin prochain, affiche un différé de remboursement d’un à deux ans. Incompatible avec une « reprise de l’activité, il ne faut pas laisser les entreprises aller à la casse », insiste Yvon Grosso qui demande donc une « visibilité plus longue que deux ans ». En martelant ce message : « les aides de l’État sont une compensation partielle, on doit rembourser ». Une dette qui doit donc se payer. Si le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire a annoncé ce mercredi réfléchir à annuler ou étaler la dette des entreprises, Yvon Grosso se montre favorable à une approche au « cas par cas. 5 à 6 % des entreprises régionales ne survivront pas, même si on annule la dette, car elles étaient déjà fragilisées avant le COVID. Il vaut mieux aider une entreprise avec un business model stable, qui pourra revivre ».

 

La vaccination, la « clé du problème »

« Vaccinons, vaccinons, vaccinons », c’est l’appel que lançait le président du Medef Sud au lendemain de l’annonce du 3ème confinement.  « La vaccination, c’est la clé de la relance ». Il estime que « 2022 devrait être une année plus normale, on devrait reconstituer les trésoreries des entreprises ».