- Hautes-Alpes -
« Comment vivre saintement dans cette période si difficile pour nos concitoyens ? », voilà une question à laquelle Monseigneur Xavier Malle se penche désormais quotidiennement. L’évêque du diocèse de Gap et d’Embrun était l’invité du « 8 :30 » ce lundi. Entre la crise sanitaire et les actes terroristes isolés, dont l’un a été perpétré à Nice dans un lieu de culte, la société vit des temps sombres. « C’est Monsieur tout le monde qui a été assassiné, chaque chrétien se dit que ça aurait pu être lui. Plus largement, chaque professeur doit se dire aussi, après l’assassinat de Samuel Paty, que ça aurait pu être lui », estime l’évêque. Une « angoisse, une peur, une colère bien légitime » qu’il faut alors canaliser pour la « tourner vers le bien. Le pape François a une belle expression : le véritable blasphème est de tuer au nom de Dieu ».
La caricature, « il y a celle qui grandit les gens, et celle qui détruit les gens »
Justin Trudeau, premier ministre canadien, a exprimé des réserves sur la republication en France des caricatures de Mahomet estimant que la « liberté d’expression n’est pas sans limites ». Peut-on tout caricaturer ? À cette question, Monseigneur Xavier Malle répond par la lettre aux instituteurs de Jules Ferry, « demandez vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous. Si non, parlez hardiment ». La fraternité peut aller jusque-là selon l’évêque, « les caricatures, il y a celles qui grandissent les gens et celles qui veulent détruite l’estime des gens ».